Jacob Townsend/Unsplash

Le monde du travail devient plus exigeant. Une société hyperactive et des consommateurs avertis interpellent les entreprises et les organisations de service à lever leur niveau de productivité pour demeurer en tête de liste.

Une telle réussite suppose un prix et des sacrifices. Le temps de travail et les efforts fournis se voient en augmentation au détriment d’une durée de repos rétrécie. Alors que certains acquis ouvriers restent intouchables, telle que l’obligation d’obtenir des congés payés, certaines habitudes sont assez mal vues. C’est le cas de la sieste sur le lieu de travail.

Sieste ou pas sieste

La plupart des domaines du travail accusent une baisse de rentabilité de leur personnel pendant l’après-midi ou durant les quarts de nuit.

L’aéronautique et l’armée, deux secteurs assez sensibles réagissent à ce phénomène en multipliant les expériences et les recherches quant à une éventuelle solution, à savoir la sieste.

En 1995, la NASA, en association avec le Docteur Mark Rosekind, expert des mesures pour contrer la fatigue, et membre de la National Transportation Safety Board, constate que la sieste améliore les performances de 34 % et augmente les réflexes d’alerte de 54 %.

Les chercheurs de l’Agence spatiale ont prouvé que les pilotes qui s’octroient un somme de 26 minutes dans leur cockpit présentent de meilleures fonctions cognitives, assimilables à celles constatées après une bonne nuit au lit, avec une amélioration de vigilance égale à 54 %.

Le personnel militaire, malgré des exigences maximums quant à l’efficacité, enregistre des défaillances aussi innombrables qu’incontrôlables. Il n’y a pas de mal à se laisser envahir par une « petite ronflette » suite à un long déplacement ou encore suivant une mise aux arrêts un peu prolongée. Le tout est de ne pas se faire attraper par son supérieur, car dans la bataille du sommeil, le militaire le plus chevronné ne pourrait qu’en sortir vaincu…

U.S. Air Force

Courte ou plutôt courte

Nombre de chercheurs s’accordent à dire que l’assoupissement en milieu de journée induit à de bonnes dispositions quant à l’humeur de l’individu tout en boostant sa vigilance en termes de concentration, d’énergie, de productivité et d’une meilleure mémorisation.

Kimberly Cote, Professeure de psychologie et de neurosciences à l’Université Brock, prévient que des siestes qui dépassent les 20 minutes impliquent des effets négatifs, dont un risque d’insomnie la nuit, en plus d’une torpeur ressentie au réveil appelée « « inertie du sommeil ».

Pour le Directeur du Sleep Research Council au Royaume-Uni, Jim Horne, une bonne tasse de café après une somnolence de 15 minutes est susceptible de redonner assez de vitalité pour le reste de la journée.

Toutefois, Linda Wasmer Andrews, rédactrice dans le domaine de la santé, à Albuquerque, souligne qu’il faut s’y prendre au bon moment ; dormir un peu tard, par exemple, pourrait perturber la nuit, le meilleur intervalle pour siester se situant entre 13 et 15 heures.

La durée de la sieste ne fait pas encore l’unanimité, mais les recherches précisent que plus de 20 minutes aurait plutôt l’effet contraire sur notre organisme.

Pour le secrétaire aux Transports des États-Unis, Ray LaHood, toutes les études dans le domaine ne pourraient le persuader du bien-fondé de cette approche. « Il est impensable d’autoriser les contrôleurs aériens à dormir sur leur lieu de travail. Nous sommes ici pour faire notre job avec les yeux grands ouverts. » , estime-t-il.


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