Paul Carroll/Unsplash

Les calottes cachent d’innombrables secrets qui suscitent vivement l’intérêt de la communauté scientifique.

D’autant plus que l’Antarctique n’a pas toujours été une vaste étendue de glace.

Ainsi, une île autrefois enfouie a refait surface, révélant sa côte rocheuse, suite au réchauffement climatique de plus en plus influent.

Une révélation inédite

Une surface de 634 400 pieds carrés a été repérée du côté de Pine Island Bay, par une équipe de chercheurs du projet THOR.

Celle-ci a été surnommée Sif, en référence à la déesse nordique de la fertilité et de la famille, mais également épouse du dieu guerrier Thor dans la mythologie scandinave.

 « Après avoir été les premiers visiteurs, nous pouvons maintenant confirmer que l’île Sif est faite de granite et qu’elle est recouverte d’un plateau de gel résiduel et de quelques phoques », a dévoilé Julia Smith Wellner de l’expédition THOR.

Des échantillons ont été prélevés afin d’avoir une vision plus détaillée de la façon dont le continent bouge. Mais encore faut-il arriver à un laboratoire à la fin de leur voyage en Mars.

île
Île Sif/Houston/Wellner/UHEAS

« Cette île pourrait contenir de nombreux indices », a confié Lauren Simkin, Géologue de l’Université de Virginie à Charlottesville.

En effet, lors de la déglaciation, les masses rocheuses au sol se libèrent de la charge du gel et s’élèvent : c’est le phénomène de rebond postglaciaire.

Suite à ce processus, la glace est parfois stabilisée sur place, mais il arrive que des fissures se créent, accélérant sa désintégration.

Lorsque les explorateurs ont aperçu la terre ferme au milieu de kilomètres d’eau et de glace, tout le monde s’est précipité pour examiner les cartes de la zone et enfin réaliser qu’il s’agissait d’une nouvelle île sans doute jamais vue auparavant.

Houston/Wellner/UHEAS

Un évènement inhabituel

Les données satellitaires ont été analysées par le climatologue Peter Neff, qui est parvenu à définir que c’est en 2010 que l’île a commencé à apparaître.

La NASA a enregistré des températures records sur le continent — avoisinant les 18 degrés Celsius — et de la glace liquéfiée repérée depuis l’espace.

« Je n’ai pas vu de bassin de fonte se développer aussi rapidement. Ce genre d’évènements en Alaska et au Groenland, mais pas en Antarctique » a exprimé le Professeur de sciences environnementales Mauri Pelto du Nichols College dans le Massachusetts.

L’île Sif entourée l’icebergs/Sentinel-2 Copernicus Data

D’ailleurs, le glacier Thwaites est surnommé Doomsday (ou « jour du jugement dernier ») en raison de l’impact potentiel que son effondrement pourrait avoir sur le niveau de la mer.

Le dégèlement de Thwaites est déjà la cause de son élévation d’environ 4 %, car le réchauffement des eaux le dégivre par le dessous.
C’est pourquoi les experts craignent depuis longtemps sa disparition.

Actuellement, plusieurs équipes étudient les calottes dans le but de prévoir le risque qu’ils représentent pour la hauteur de nos océans, et c’est en ce sens que l’île nouvellement découverte alimente ce travail.


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