Olga Ernst & Hp.Baumeler/Wikipedia Commons

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore le modèle de Turing, il s’agit d’un principe initié par le mathématicien Alan Turing en 1952, et qui a révolutionné notre perception de la biologie.

Le génie anglais a, en effet, suggéré dans une de ses publications que la perturbation de la dynamique de certains mécanismes identiques créait parfois des spécimens stables. Cela explique entre autres, les apparitions inhabituelles enregistrées un peu partout sur Terre.

Aujourd’hui, les scientifiques viennent confirmer cette théorie par la découverte tout à fait étonnante des « cercles de fées » dans le désert du Namib en Afrique australe. Ils ont remarqué que des herbes poussaient en forme circulaire enfermant des zones sèches au milieu.

Plusieurs hypothèses ont été émises à propos de ces formes mystérieuses, dont l’une soutenait qu’elles étaient le résultat de l’activité souterraine des termites dans la région ; cette opinion ne tenait plus la route après que des phénomènes similaires ont été retrouvés dans l’outback australien, où il n’a y avait pas de termites.

Décollage avec le quadripôle Microdrone md4-1000 et la caméra multispectrale montée Tetracam Mini MCA-6 (a). Vue du drone sur la prairie aride de Triodia et la parcelle FC-L1 en Australie occidentale (b). Exemple d’une photo RGB acquise par le drone avec une barre d’échelle (c) et une image NDVI (d) des FC australiens dans la parcelle FC-C5, cartographiée en 2017 avec le Microdrone md4-1000. Dans la palette de couleurs de l’image (d), le vert foncé correspond aux arbustes et aux arbres ligneux, le vert jaunâtre aux herbes vitales et le jaune clair aux herbes moins vitales. Les zones de transition entre les herbes mortes lignifiées et la litière vers le sol nu, classées comme « bruit », sont indiquées par des couleurs jaunâtres très claires à brunâtres. Les croûtes d’argile mécanique du sol nu typique sont indiquées par des couleurs brunâtres à rougeâtres. Stephan Getzin & al./Journal of Ecology

L’autre proposition est que des plantes auto-organisées, œuvrant afin de puiser l’eau, qui se fait de plus en plus rare dans cette zone particulièrement aride, auraient donné naissance à ces anneaux. Il est vrai que cette conception des choses semble plus crédible, mais il faudrait plus de preuves pour qu’elle soit plus convaincante.

Pour cette raison, l’écologiste Stephan Getzin de l’Université de Göttingen en Allemagne et ses collègues, ont décidé de voir ces cercles australiens de plus près, grâce à des caméras multispectrales montées sur des drones.

Décollage avec le quadripôle Microdrone md4-1000 et la caméra multispectrale montée Tetracam Mini MCA-6 (a). Vue du drone sur la prairie aride de Triodia et la parcelle FC-L1 en Australie occidentale (b). Exemple d’une photo RGB acquise par le drone avec une barre d’échelle (c) et une image NDVI (d) des FC australiens dans la parcelle FC-C5, cartographiée en 2017 avec le Microdrone md4-1000. Dans la palette de couleurs de l’image (d), le vert foncé correspond aux arbustes et aux arbres ligneux, le vert jaunâtre aux herbes vitales et le jaune clair aux herbes moins vitales. Les zones de transition entre les herbes mortes lignifiées et la litière vers le sol nu, classées comme « bruit », sont indiquées par des couleurs jaunâtres très claires à brunâtres. Les croûtes d’argile mécanique du sol nu typique sont indiquées par des couleurs brunâtres à rougeâtres. Stephan Getzin & al./Journal of Ecology

Les experts estiment que les motifs de Turing sont mieux représentés par les formations de graminées liées à une forte humidité. Cela a été confirmé par une étude de la disposition des herbes de différents niveaux de vitalité les unes par rapport aux autres.

Ils venaient de démontrer que les cercles de fées sont effectivement régis par cet ancien modèle de Turing. Ce qui est extraordinaire, c’est que ces derniers sont en train de préserver la végétation, ainsi que tout l’écosystème par l’eau qu’elle fournit à cette partie désertique du pays. Leur environnement est donc modulé de manière à ce qu’ils affrontent les conditions de vie les plus extrêmes.

Bien entendu, les chercheurs entendent pousser leurs travaux encore plus loin afin d’être absolument certains de la justesse de leurs calculs. Mais une chose est sûre, ils sont sur la bonne voie !


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