Au cours des dernières décennies, l’Arctique a subi de graves dommages liés au réchauffement de la planète. Outre sa beauté, son attrait principal pour les explorateurs est le développement d’une nouvelle stratégie afin de limiter les dégâts causés dans la partie la plus fascinante du monde. Dans ce sens, 300 scientifiques, de 20 nationalités différentes ont eu la chance récemment d’y faire une petite virée.
Dirigée par Markus Rex, l’équipe a mené une mission de la plus haute importance à bord du navire Polarstern de l’Institut allemand Alfred Wegener. Les chercheurs ont passé, en effet, 389 jours environ dans la glace de l’Arctique à essayer de récolter les informations nécessaires à l’évaluation de l’impact du bouleversement climatique sur cette zone particulièrement touchée.
Durant leur voyage, les experts ont eu l’occasion de constater avec beaucoup de désarroi le déclin de l’océan Arctique principalement causé par la fonte de la banquise. « Un Arctique sans glace, en été », voilà ce qui nous attend dans quelque temps, si nous ne faisons rien pour arrêter le réchauffement du pôle Nord, a affirmé Rex.
L’expédition MOSAIC — de 140 millions d’euros — avait concentré ses travaux sur 4 sites couvrant 40 kilomètres autour du navire. Il s’agissait de mieux cerner comment l’écosystème marin pouvait survivre dans des circonstances aussi dramatiques, en suivant les résultats des analyses des échantillons d’eau recueillis sous la glace.
Pour sa part, le physicien et spécialiste Thomas Krumpen estime que lui et ses collègues ont du pain sur la planche, avec toutes les données qu’il faudra étudier pour tenter d’obtenir des prévisions précises sur les conditions atmosphériques futures, ainsi que l’advenir de la population faunique dans la région. Ils en auront certainement pour une bonne dizaine d’années, d’après lui.
Par ailleurs, les spécialistes expliquent qu’ils ont dû affronter les pires obstacles depuis qu’ils ont quitté le port le 20 septembre 2019. D’abord, ils ont navigué dans le noir pendant plusieurs mois, sous des températures glaciales (-35,5 °C), et ont fait face à plus de 60 ours polaires, qu’ils ont parfois été obligés d’éloigner à coup de fusil.
Pour ne rien arranger, l’équipage n’a pas pu être relayé comme prévu par un autre groupe, à cause des restrictions liées au coronavirus, dont l’annulation de plusieurs vols internationaux. Par conséquent, il s’est retrouvé bloqué au pôle Nord deux mois entiers.
Il est vrai que le périple a été très long et très pénible et que les vivres étaient en quantité insuffisante surtout les trois premiers mois, mais il en valait quand même la peine. C’est ce qu’a déclaré Radiance Calmer, de l’Université du Colorado, ajoutant que les instants qu’elle avait passés à bord du Polarstern de juin à septembre étaient absolument magiques.
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