« Les apparences sont souvent trompeuses » dit-on, et ce célèbre dicton trouve son utilité dans plusieurs situations au quotidien.
Il semble aussi faire sens chez les animaux, quand bien même on croirait qu’il s’agit des plus adorables…
Un primate surprenant
Les loris lents, ou Nycticebus javanicus, sont des animaux mignons de par leurs grands yeux et leur petite taille. Mais ce dont vous ne vous doutez sûrement pas, c’est qu’en réalité, ils sont les seuls primates au monde à être venimeux.
Le séquençage génétique de la toxine libérée par ces derniers a mis en lumière les origines potentielles des propriétés allergiques des chats. Lorsqu’ils se sentent menacés — généralement par leurs semblables —, les loris lents utilisent un mécanisme de défense particulier.
Sous leur coude, ils possèdent des glandes brachiales capables de sécréter un liquide extrêmement odorant.
Un simple léchage de celles-ci par l’animal rend sa salive venimeuse et sa morsure peut causer d’importants dégâts.
D’après le Professeur agrégé Bryan Fry de l’Université du Queensland, le poison empêche la guérison et la cicatrisation des plaies, ce qui peut engendrer des affections très graves telles que des nécroses, des septicémies et des œdèmes pulmonaires. Chez les humains, on observe les symptômes d’un choc allergique.
Cette technique défensive unique attire l’attention autour de ces primates jusque là jamais étudiés. Pourtant, ils ont été sortis de leur environnement naturel il y a déjà quelque temps et sont vendus en tant qu’animaux de compagnie.
En vue d’éclairer les parties sombres de l’analyse, le Docteur Fry et son équipe ont examiné pendant 2 ans les sécrétions de glandes obtenues à partir de loris lents sauvages.
Une faculté commune à plusieurs espèces
Après séquençage de l’ADN des échantillons, une protéine contenue dans les glandes brachiales a révélé des similitudes impressionnantes avec celles présentes dans les squames de chat.
Fry déclare alors que la raison pour laquelle certaines personnes sont allergiques aux félidés est donc cette substance qu’ils sécrètent et dont ils se couvrent.
Présente chez les deux espèces, cela expliquerait peut-être une sélection évolutive dans la nature comme moyen de défense contre les prédateurs.
Compte tenu du nombre important d’individus allergiques aux chats, on devrait s’attendre à l’existence d’une sorte de bouclier pour repousser l’ennemi.
Il faudrait éventuellement procéder à des recherches plus approfondies afin de confirmer cette idée, mais les scientifiques pensent que le chat et le loris lent ont changé au fil du temps séparément pour porter la protéine.
Ce concept dit « d’évolution convergente » établit que des traits similaires apparaissent chez des races animales éloignées en guise d’adaptation à leur environnement.
D’ailleurs, c’est probablement le cas chez beaucoup d’animaux venimeux tels que les ornithorynques, les chauves-souris vampires ou les musaraignes d’eau.
Ces techniques sont donc le fruit d’une longue métamorphose visant à détourner le système immunitaire d’une victime.
La nature nous montre chaque jour des phénomènes de plus en plus impressionnants, et cette étude constitue une étape vers de nouvelles initiatives afin de percer les secrets d’autres êtres vivants.
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