David Joyce/Flickr

Manger « bio » est une vraie obsession pour bon nombre d’entre nous. Plus qu’une bonne habitude, cette nouvelle tendance est entrain de devenir une vraie doctrine de vie. De ce fait, remplir son panier au supermarché représente, parfois, un réel défi, car exposé aux différents et multiples produits marqués du label « bio », le consommateur a de quoi rester hésitant.

Toutefois, ce « bio » des grandes surfaces n’est pas toujours convaincant et beaucoup de personnes préfèrent acheter leurs produits chez le cultivateur. D’autres néanmoins se prônent « jardiniers » et vont créer leur propre micro-ferme ; recourant à beaucoup de moyens, mais aussi à diverses astuces, l’une d’elles étant l’utilisation du marc de café pour fertiliser le sol…

Terrains communs

Longtemps jeté comme un vulgaire déchet, le marc de café est devenu l’engrais 100 % naturel que les ménagères et les jardiniers aiment utiliser pour cultiver leurs plantes.

Riche en potassium, en phosphate, mais surtout en azote, qui est un élément essentiel en agriculture ou dans le jardinage, l’utilisation des fertilisants naturels, qu’on obtient après le mélange des matières organiques à la terre remonte a très loin dans l’Histoire de l’humanité.

Seulement, le recours au marc de café comme engrais doit se faire avec une certaine réserve pour ne pas risquer d’obtenir l’effet inverse. Son acidité prononcée n’est pas recommandée pour toutes les plantes, et il faut quand même veiller à l’appliquer dans un sol plutôt pauvre en azote, ou alors le risque de voir ses fruits et ses fleurs ralentir leur croissance pourrait être constaté. Par ailleurs, un marc de café épuisé contient toujours un taux élevé de caféine.

Loin de ce que vous recherchez

Selon les biologistes, la caféine se développe dans les plantes pour assurer leur survie en éliminant toutes les autres plantes environnantes. Le cacaoyer par exemple en contient bien que ce dernier soit différent du caféier. Ceci est l’exemple même d’une « évolution convergente », à savoir deux plantes totalement différentes et non apparentées, mais qui développent le même trait indiquant par là son utilité pour la survie de l’espèce.

Le Journal of Agricultural and Food Chemistry, a révélé que le café est riche en caféine à raison de 8 milligrammes de caféine dans un gramme de café moulu.

Ainsi, même en utilisant une bonne machine à presser le café, le marc résultant contient toujours autant de caféine que peut en contenir une tasse de thé.

Les experts en jardinage recommandent d’utiliser le marc de café mélangé à d’autres matières organiques, sous forme de « compost » tout en avertissant, des dégâts occasionnés par son application pure aux plantes.

À ce sujet, une étude publiée en 2016 dans la revue Urban Forestry & Urban Greening, avertit que : « l’application du marc de café directement aux sols agricoles urbains, donc purs, réduit la croissance des plantes » ; et va plus loin en étendant ce constat même au compost obtenu après avoir mélangé le marc de café avec des déchets organiques.

Par ailleurs, une autre étude explique que ce compost enrichi en caféine élimine les vers de terre qui favorisent la décomposition des matières pour se transformer rapidement en éléments nutritifs — ce qui évidemment affecte la croissance des plantes. Et pour ne rien arranger, il a aussi des propriétés antibactériennes, qui donc neutralisent les bactéries utiles résultant de la matière organique.

Le botaniste James Wong, dans un article pour The Guardian, conseille qu’il vaille mieux boire son café après un encas, mais surtout le tenir bien loin de son jardin.

Le café, avec son arôme affolant, est bon au palais. Cela dit, les plantes doivent s’en abstenir ou le consommer avec parcimonie, sous peine de rester naines toute leur vie.


Contenu Sponsorisé

>