De nombreuses personnes choisissent de faire don de leurs corps pour des greffes d’organes après leur décès. Mais ce que vous proposent les (FARF), Centre médico-légal au Texas San Marcos, est tout à fait inhabituel.
Depuis 2008, cette ferme laisse pourrir des organismes donateurs à l’extérieur afin d’en étudier les processus de décomposition, pour les besoins de la recherche. Jusqu’à aujourd’hui, 150 cadavres y sont passés, et il est prévu que 200 volontaires rejoignent l’établissement, une fois morts.
La première « ferme du corps », à l’échelle mondiale, n’est vraiment pas un endroit très recommandé pour une promenade. Situé non loin de l’autoroute Alcoa dans le Tennessee, en pleine forêt, le ranch d’un hectare contient des corps humains placés dans des coffres de voitures dans de l’eau dans le but de voir comment évolue leur biodégradation.
C’est en 1971 que William M. Bass a eu l’idée de créer ces « laboratoires en plein air », suite à une enquête criminelle dont il a fait partie. L’affaire en question était un cadavre encore frais découvert dans la tombe d’un officier censé avoir été tué lors de la Guerre civile. Étonnés de voir le prétendu « Willian Shy » en si bon état après une si longue période, ils ont tout de suite suspecté un meurtre dont l’auteur aurait recouru à « ce manège » pour dissimuler le cadavre de sa victime.
Aussi plausible que semblât cette hypothèse, les analyses ont montré qu’il s’agissait bien du Colonel Shy, mais que l’isolation de son cercueil à l’aide d’un joint en fer, avait permis de garder son corps intact.
W. Bass s’est alors dit que pour aider à résoudre ce genre d’énigmes à l’avenir, il aurait besoin d’examens plus poussés sur les facteurs affectant la décomposition des cadavres. Et c’est ainsi que la première ferme corporelle est née. Depuis, 7 autres ont été aménagées sur le territoire américain.
Selon la procédure adoptée dans ce type de ferme, la première mesure prise après la réception des cadavres est de les photographier, les mesurer puis les échantillonner. Ensuite, les légistes décident de leur emplacement sur le terrain. Certains seront enterrés ou enveloppés dans du papier aluminium, d’autres exposés à la lumière du jour, ou alors immergés dans l’eau.
Généralement, ils sont mis à l’abri des charognards dans des cages, ou au contraire bien en évidence pour les attirer.
Bien entendu, les experts suivent de très près toutes les étapes de décomposition des corps pendant une durée qui peut s’étendre sur des années entières.
On peut trouver ces installations plutôt macabres, pourtant, le travail qui y est effectué est très utile pour élucider des mystères jusque là insolubles, comme le déplacement des corps (grâce aux microbes présents sur place), le lieu où ils avaient initialement été inhumés — en analysant les nutriments du sol — ou encore la façon dont leur présence affecte notre écosystème.
En songeant à tous ces avantages, on peut oublier un instant le caractère dégoûtant et sinistre de ces zones clôturées, enfin, presque !
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