Nos mouvements quotidiens impactent fortement notre corps. Parfois, les gestes que nous jugeons insignifiants pèsent dans la balance et nous ne le remarquons que plus tard.
Au-delà des coups ingénieux des joueurs de football, un zoom sur les chocs qu’ils subissent en cognant le ballon nous montre que cela n’est pas sans conséquence…
Des dégâts progressifs à la tête
Le célèbre but de Ronaldo lors du match contre la Sampdoria en 2019 a fait sensation chez tous les amateurs de football. Dans l’enregistrement au ralenti, il saute à une hauteur de 2,56 m au-dessus du sol pour effectuer un jeu de tête spectaculaire.
Offrir au public une scène aussi épique est certes très élogieux, mais regardons de plus près ce qu’implique une telle manœuvre sur le cerveau.
Une nouvelle recherche révèle qu’il existe chez les footballeurs une corrélation entre le fait de rediriger régulièrement le ballon avec la tête et les dysfonctionnements du câblage cérébral, responsable de l’interaction entre les fonctions cognitives et visuelles.
Même si les coups ne causent pas de choc crânien, de légers traumatismes répétés et cumulés peuvent s’avérer très nocifs.
Afin d’en savoir plus, une étude a été menée sur 78 athlètes en bonne santé. Face à une machine délivrant 10 balles à 40 km/h, une équipe devait effectuer des jeux de tête, tandis qu’une seconde se contentait de frappes simples.
Suite à cette expérience, chaque participant a dû se soumettre à des analyses pour examiner les problèmes visuels nuancés liés aux troubles cognitifs.
De bonnes techniques, mais à quel prix ?
Le premier test consistait à lire et verbaliser rapidement plusieurs cartes numérotées. Pour le second, les chercheurs ont montré à chacun d’entre eux un corps qui se rapprochait progressivement, tout en enregistrant la distance à laquelle les candidats voyaient double (un procédé adopté en ophtalmologie pour déceler une défaillance de la connexion entre l’œil et le cerveau).
Les résultats de l’expérience ont révélé que les sportifs utilisant leur crâne pour taper le ballon ont été moins performants par rapport à leurs camarades.
Il est à noter que cette différence a été constatée sur les 2 évaluations, que ce soit immédiatement après le défi de la machine à balles ou 2 jours après. Pourtant, aucun signe physique n’a été signalé.
On en déduit alors que ceux qui effectuent des coups de tête ne perçoivent pas cela comme un traumatisme puisque les dommages surviennent sans profil symptomatique.
L’échantillon considéré pour l’étude n’est pas assez important pour être représentatif. Il faudra procéder à des analyses supplémentaires pour savoir si ces petites déficiences cognitives et visuelles sont capables d’empirer à long terme.
Toutefois, ceci reste particulièrement préoccupant quant à la sécurité de ce type de manœuvre dans le football, ainsi que la santé du cerveau du joueur après toute une carrière.
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