Les dinosaures ont disparu depuis des millions d’années, bien avant l’apparition de l’Homme. Aujourd’hui, leurs fossiles est tout ce qui reste aux paléontologistes afin de tracer leur histoire et leur évolution. 

Les vestiges de ces animaux géants laissent penser que leurs œufs étaient durs, comme ceux des reptiles que nous connaissons actuellement. Toutefois, des recherches récentes révèlent que cela n’est pas le cas chez les dinosaures primitifs.

Deux études se sont intéressées à cela, la première a eu comme hypothèse de départ que toutes les coquilles pondues par ces reptiles étaient rigides. Mark Norell, auteur de l’investigation, et président du Musée américain d’Histoire naturelle, déclare que la plupart des fossiles de coquilles trouvés durant les 20 dernières années appartenaient à trois groupes de dinosaures seulement : les théropodes, les hadrosaures et les sauropodes.

L’équipe a alors analysé les œufs de deux espèces, de périodes différentes. Le premier étant un Protoceratops, et le second, un Mussaurus. Parallèlement, des restes squelettiques de cératopsiens ont été retrouvés, mais pas leurs œufs.

Parmi les 12 fossiles d’embryons de Protoceratops examinés, plusieurs étaient fléchis, témoignant d’un développement à l’intérieur d’un cocon. Ces structures s’imprègnent de halos noirs et blancs de forme ovale. En revanche, ce n’était pas le cas des Protoceratops qui avaient déjà éclos.

Des analyses ultérieures au microscope ont révélé une composition riche en protéines, qui est la membrane la plus interne des coquilles d’oiseaux et de crocodiles, dite « amnios ». Celle-ci, très fine, ne possède pas la structure calcifiée habituelle. 

Les mêmes observations ont été faites pour l’espèce Mussaurus, les carapaces molles ne retiennent pas aussi bien l’eau que celles qui sont dures, ce qui suggère que ces deux dernières espèces ont sûrement dû enterrer leurs œufs. 

Image de Diego Pol

En comparant ces données avec celles des lézards et des tortues, les scientifiques ont établi un arbre généalogique d’il y a environ 250 millions d’années, et ont découvert que les coquilles pondues par l’ancêtre commun des dinosaures étaient probablement souples.

Finalement, contrairement à ce que les chercheurs pensent, ces structures calcifiées ont évolué au moins en trois fois durant l’existence de ces créatures.

D’autre part, une seconde investigation a été menée sur un œuf retrouvé en 2011 en Antarctique, lors d’une expédition sur l’île de Seymour. Le fossile datant de 68 millions d’années a été appelé Antarcticoolithus bradyi.

Le co-auteur de l’étude, David Rubilar-Rogers, paléontologue au Musée national d’Histoire naturelle du Chili, explique que les pores de coquille d’œufs durs observés sous le microscope suggèrent que l’ensemble était autrefois mou.

La carapace ne contenait aucun squelette à l’intérieur, empêchant d’identifier le parent, mais des restes de Mosasaures — reptiles marins ayant vécu au même endroit — ont été retrouvés à moins de 200 mètres, ce qui laisse supposer un rapprochement éventuel.

Enfin, Julia Clarke, co-auteure de l’étude déclare que ces fossiles montrent à quel point les structures de coquilles sont variables chez les dinosaures, et nous renseignent grandement sur leur mode de vie.


Contenu Sponsorisé

1 Comments

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. On m’a toujours dit que les œufs avaient une coquille… Comme cet article quoi !