Le domaine de la recherche est si complexe qu’il requiert la participation de toute une communauté. Chacun peut contribuer, à son niveau, à faire avancer la science, en formant un maillon dans le processus déjà enclenché. Cette continuité a été concrétisée dans une découverte datant de 1975 et récemment remise à jour par une analyse plus poussée.

Il s’agit de fossiles retrouvés il y a 45 ans, par un lycéen et dont l’étude plus approfondie a permis d’identifier un nouveau type de Mosasaure. Selon la recherche publiée dans le Journal of Vertebrate Paleontology, la taille de la gueule pouvant atteindre 1,2 mètre de largeur, a valu à ces géants marins l’appellation de « mâchoires de la mort ». Par ailleurs, l’étude est le fruit d’un effort collectif réunissant de scientifiques de toute catégorie, des universitaires mais aussi de simples citoyens.

Les experts expliquent que ces prédateurs vivaient il y a 92 à 66 dizaines de millions d’années, dans un océan s’étendant alors, de l’Utah au Missouri et du Texas au Yukon.

Le prédateur reptilien était certainement un géant de l’océan.
Joshua Lively/BYU

Les restes avaient été apportés à l’Université Brigham Young de l’Utah, par un professeur de sciences du secondaire accompagné de son élève, Gary Thompson, auteur de la trouvaille. À l’époque, les chercheurs pensaient que les os étaient ceux de l’espèce de Mosasaure Prognathodon statmani, mais ce diagnostic a été remis en question par le paléontologue de l’Est de l’Université d’État de l’Utah, Joshua Lively, qui est aussi le nouveau conservateur du Prehistoric Museum du campus Price.

Cette contestation a été causée par une analyse phylogénétique du spécimen, qui a conduit Lively à le renommer Gnathomortis stadtmani, ou « mâchoires de la mort » en grec. Cette désignation est d’autant plus réaliste que les mandibules de la créature semblent avoir un fonctionnement similaire à celles du lézard à collier actuel, ainsi qu’un impact de morsure tout aussi effrayant.

Les dépressions sur ses mandibules signifiaient probablement que les Gnathomorits avaient une force de morsure supérieure à celle des espèces de mosasaures encore plus grandes.
Joshua Lively/BYU

Lively a révélé d’autres informations très intéressantes à Ifl Science, à propos de ce reptile, notamment qu’il avait toujours dû se battre pour survivre, mais que son ennemi le plus redoutable, à sa maturité, avait été le Mosasaure Tylosaurus, et pour cause ; il était nettement plus colossal que lui.

Ce qui est plutôt attrayant dans cette étude, c’est qu’elle a permis de dévoiler le premier Mosasaure au crâne aussi long et à la taille pouvant atteindre les 10 mètres.

Lorsque le jeune adolescent avait mis la main sur les squelettes, il était loin de se douter qu’il venait de faire son entrée dans le monde de la recherche. Pourtant, il a offert aux spécialistes l’opportunité unique d’en savoir plus sur cette espèce fascinante. Cela prouve que personne n’est à reléguer au second plan lorsqu’il s’agit de faire progresser le savoir.


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