C’est connu, l’hiver est la saison des tasses de chocolat et des bains chauds. Seulement, avez-vous déjà pensé à faire exactement le contraire ? Et bien, il semble que pour les plus courageux, un plongeant polaire en cette saison apporte beaucoup de bien pour la santé.
Une étude de l’Université de Cambridge révèle que les personnes qui nagent dehors dans les saisons froides possèdent certains avantages neurologiques, notamment un taux élevé d’une protéine active dans la genèse des synapses.
Cette protéine est aussi impliquée dans le ralentissement des maladies de dégénérescence du cerveau, telles que la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques pensent alors à son implication possible dans le traitement de la démence.
La Professeure Giovanna Mallucci, Directrice associée du UK Dementia Research Institute à l’Université de Cambridge, explique que le cerveau possède un système d’épuration qui consiste en l’élimination des synapses défectueuses pour en créer de nouvelles.
Cependant, l’altération de la capacité de l’organe à générer de nouvelles connexions entraîne un déclin cognitif inévitable, observé dans les cas de démence.
Des études antérieures ont démontré que la température joue un rôle dans le mécanisme précédent. Chez les animaux hibernants, par exemple, une perte considérable de synapses a été constatée durant les périodes de dormance, avant de retrouver la normalité à la fin du sommeil annuel.
Une expérience menée sur les rongeurs met en évidence l’origine de ce phénomène. Il s’agit en fait de la protéine du « choc froid » dite RBM3, dont les taux sont modifiés selon l’état physiologique de l’organisme.
Pour l’expérience, les chercheurs ont considéré deux groupes de souris, le premier étant sain, le second a été manipulé pour développer une démence dans des conditions de congélation. Dans l’environnement hypothermique, les deux groupes de rongeurs ont subi une perte considérable de synapses à mesure que leurs températures s’abaissent.
Dans une seconde partie, les conditions normales ont été restaurées, et les souris saines ont vu leur taux de RBM3 se rétablir à nouveau, entraînant la récupération des synapses perdues. Par contre, en raison d’une production insuffisante de RBM3, ceci ne s’est pas produit chez le groupe des rongeurs atteints de démence, les connexions cérébrales dégénérées n’ont donc pas été retrouvées.
Fait intéressant, une induction artificielle de la formation de RBM3 chez ce même groupe malade a entraîné une restauration des synapses, au même titre que les souris témoins.
Afin de vérifier si ces résultats sont valables chez l’Homme, les chercheurs se sont intéressés aux taux de RBM3 chez une équipe de nageurs du Parliament Hill Lido à Londres. Les membres du groupe ayant pratiqué la natation en plein air durant 3 hivers consécutifs possèdent un organisme habitué à l’hypothermie.
La mesure des taux de RBM3 et la comparaison avec des non-nageurs a montré un écart significatif. Ceci témoigne de l’influence du froid sur la capacité du cerveau à synthétiser cette molécule.
Quoi qu’il en soit, il est à noter que l’étude est encore à un stade précoce et ne permet pas de s’exprimer sur l’efficacité réelle de l’eau froide sur la démence. De plus, il est déconseillé aux personnes âgées de s’aventurer dans une telle expérience.
Au lieu de cela, les scientifiques se lancent dans la recherche de médicaments induisant la production de la protéine RBM3 par le cerveau, et espèrent pouvoir remédier aux phénomènes de dégénérescence cérébrale dans le futur.
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