Notre vie est une série de péripéties interconnectées et les psychologues soutiennent que ce que nous vivons durant notre enfance se répercute inévitablement sur notre personnalité future.
Cette continuité semble évidente, et même nécessaire à notre cheminement. D’ailleurs, c’est ce qui fait notre diversité et nous rend uniques au monde. Néanmoins, il est important de savoir à quel point la jeunesse influence notre comportement à l’âge adulte. Des études révèlent des résultats étonnants.
Une personnalité programmée dès la jeunesse
Chez les plus jeunes, des tests d’inhibition ont dressé certains aspects du tempérament adulte. Le proverbe jésuite « Donnez-moi l’enfant jusqu’à sept ans, et je vous donnerai l’Homme » a visiblement une grande part de vérité.
Des chercheurs de l’Université du Maryland ont mené une enquête sur 165 bébés de 14 mois, puis à nouveau des décennies plus tard. La Dre Alva Tang, auteure principale de l’étude, déclare qu’il n’a pas été possible de rassembler tous les participants dans la deuxième partie.
Toutefois, les résultats obtenus sont tels que les nourrissons avec un tempérament inhibé étaient plus réservés et introvertis à 26 ans. La « Behavior Inhibition » (BI) est un type de caractère qui se manifeste par une réaction de crainte, ou une répulsion vis-à-vis des situations non familières.
Ces observations persistent à l’âge adulte, avec une socialisation réduite et moins de relations amoureuses, parfois même une plus grande susceptibilité à la dépression et l’anxiété par rapport aux sujets n’ayant pas connu ces situations.
D’après des enquêtes parentales, ce phénomène dure souvent toute l’enfance, période pendant laquelle il est difficile pour les petits de communiquer aisément avec leurs semblables et interagir avec eux.
Ces détails ont également servi à mesurer ce que l’on appelle « la négativité liée à l’erreur » (ERN), qui se traduit par une baisse du signal électrique émis par le cerveau à la suite d’une réponse incorrecte à une tâche assignée.
Cette donnée reflète la réaction des individus face à l’échec. Des situations d’anxiété ont été corrélées à un degré important de l’ERN, tandis que dans le cas contraire, ceci s’est manifesté par une certaine forme d’impulsivité, allant jusqu’à la consommation de substances.
Des conclusions qui restent théoriques
Bien que ces observations ne suffisent pas à déterminer le tempérament définitif d’un enfant, elles peuvent être exploitées à des fins utiles, telles que des interventions pendant la jeunesse en vue de prévenir des troubles ultérieurs tels que la dépression.
Les chercheurs ont remarqué que certains nourrissons ayant manifesté une BI élevée à un âge précoce n’étaient pas du tout introvertis et réservés une fois à l’âge adulte, bien au contraire. Cela conduit à dire que l’inhibition du comportement n’est qu’un facteur susceptible d’influencer certains aspects de notre personne et n’est pas une donnée décisive de celle-ci.
Dans le cadre de son étude, Tang a analysé l’attitude des bébés à 14 mois avec des tests complémentaires à 15 ans, puis un EEG et des vérifications supplémentaires à 26 ans.
Cependant, les sujets n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de la population. Compte tenu de leur condition sociale et leur mode de vie « relativement élevé », il n’est pas étonnant qu’ils aient réussi leur parcours universitaire et possèdent déjà un emploi.
De ce fait, si l’on considère l’environnement de l’individu, l’impact de la BI infantile peut être quasiment insignifiant.
Finalement, ces enquêtes mettent en valeur la façon dont les événements de notre enfance impactent notre devenir et l’importance de certains marqueurs neurophysiologiques dans l’identification des différents types de caractères, dont la dépression.
Toutefois, il est nécessaire d’approfondir les recherches dans ce sens et d’élargir la taille des populations étudiées afin d’établir des résultats plus généraux.
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