On a toujours supposé que les tests psychologiques étaient destinés aux humains, étant donné qu’ils sont les seuls capables de montrer des signes d’intelligence supérieure, contrairement aux animaux.

Cette idée a longtemps prévalu jusqu’au moment où les scientifiques ont commencé à s’intéresser aux capacités intellectuelles, voire émotionnelles, chez l’animal.

Ils ont alors, soumis de nombreux animaux à des expériences allant dans ce sens. L’une de ces études consistait à comparer l’aptitude cognitive chez les corbeaux à celle des enfants humains….

En effet, des chercheurs, dirigés par la psychologue Rachel Miller, de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, ont mené une étude sur 9 corbeaux sauvages de Nouvelle-Calédonie et 6 enfants âgés de 3 à 5 ans.

Les scientifiques se sont basés sur « l’expérience de la guimauve » (ou du marshmallow) menée, dans les années 1960 sur des enfants et qui consistait d’une part, à tester leur capacité à retarder la gratification en cas de promesse d’un meilleur butin plus tard, et d’une autre part, à savoir à quel âge leur intelligence était suffisamment développée pour qu’ils aient certaines capacités cognitives telles que la planification future, par exemple.

L’équipe de Rachel Miller a voulu prouver que les corbeaux étaient capables, au même titre que des enfants humains, d’exercer le contrôle de soi. Pour cela, elle leur a fait, simultanément passer un test cognitif, considéré comme le premier dans son genre.

Miller et al., Animal Cognition, 2019

Cela semble impossible à réaliser, à première vue, car les corbeaux sont connus pour ignorer le langage humain. Cependant, l’expérience a été spécialement modifiée pour les animaux.

Les chercheurs ont donc utilisé un plateau tournant dans un boîtier transparent, avec une ouverture qui laissait sortir une partie du plateau.

On y plaçait deux friandises : l’une était immédiatement accessible, l’autre, de meilleure qualité, ne pouvait être disponible que lorsque le plateau avait fait un tour, après un petit instant.

Les enfants, eux, avaient des autocollants à la place des friandises.

Ce que les spécialistes ont remarqué, c’est que lorsque les récompenses étaient visibles, les corbeaux, aussi bien que les enfants, étaient tout à fait en mesure de retarder la gratification, à condition d’obtenir un meilleur festin, ultérieurement.

En revanche, lorsque la récompense était cachée, les enfants avaient de meilleurs résultats. Ceci serait dû à l’état sauvage des corbeaux qui se tenaient à l’écart lorsque le scientifique préparait le plateau et ne pouvaient voir ce qui était caché sous le couvercle. Contrairement aux enfants qui, ne craignant pas les humains, ont vu ce qu’il y avait sous la couverture.

Ceci prouve que si les corbeaux apprenaient à suivre les mouvements de la main et à voir la friandise cachée, ils pourraient avoir le même comportement que les enfants.

Selon une expérience datant de 2014, les corbeaux ont aussi bien réussi le test proposé que des enfants de sept ans. Les oiseaux avaient réussi à placer des objets dans l’eau, de manière à remonter le niveau de la friandise et pouvoir, ainsi, l’atteindre.

En tous les cas, les résultats de ces expériences pourront, certainement, inspirer les études futures sur les mécanismes de la maîtrise de soi.


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