Benjamin Skanke. Flickr.

Du haut de ses 137 mètres, la grande pyramide de Gizeh fait office de « survivante » parmi les 7 merveilles du monde. Près de 4 500 ans se sont écoulés depuis que le pharaon égyptien Khéops fit construire cet édifice impressionnant, mais ce dernier fait toujours l’objet d’un grand nombre d’études et de recherches visant à percer tous les mystères qui entourent sa construction.

Et parmi les exploits qui suscitent le plus d’engouement chez les spécialistes de l’Égypte Antique, on retrouve le parfait alignement de ce monument le long des points cardinaux.

Une précision chirurgicale

Dans un article paru dernièrement dans The Journal of Ancient Egyptian Architecture, Glen Dash, ingénieur spécialisé dans l’étude des pyramides de Gizeh, souligne que « ceux qui ont bâti la grande pyramide de Khéops ont aligné le monument sur les 4 points cardinaux avec une précision qui dépasse les 4 minutes d’arc, ce qui équivaut à un quinzième de degré ».

Selon Dash, la pyramide de Khéphren (située à Gizeh elle aussi) ainsi que la pyramide rouge (qu’on retrouve sur le site de Dahchour) sont pareillement alignées avec une précision chirurgicale. Il ajoute que « les trois pyramides présentent le même genre d’erreur, elles sont légèrement tournées dans le sens anti horaire à partir des points cardinaux. »

Depuis le début du 20e siècle, les scientifiques ont exposé divers procédés qu’utilisaient les Égyptiens pour aligner avec un haut degré de précision les pyramides avec les points cardinaux. Dans son étude, Dash explique comment ils se servaient d’une méthode qui repose sur l’équinoxe d’automne.

L’équinoxe d’automne se déroule entre les solstices d’été et d’hiver, quand l’inclinaison de la Terre est telle que la durée du jour est quasi identique à la durée de la nuit.

Wilma Wetterstrom

Une méthode simple et efficace

Dans une expérience réalisée à Pomfret, dans l’État du Connecticut, le 22 septembre 2016 (jour de l’équinoxe d’automne), Glen Dash a fixé une tige sur un support en bois et marqué la position de l’ombre de la tige au cours de la journée. « À l’équinoxe, le géomètre remarquera que le bout de l’ombre est en ligne droite et quasi parfaitement dans l’axe est-ouest » détaille Dash. Ce dernier a découvert que le degré d’erreur est légèrement orienté dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, de manière identique à celui qu’on retrouve dans la pyramide de Khéops, la pyramide de Khéphren ainsi que dans la pyramide rouge.

DASH. JAEA.

Même si cette expérience a eu lieu dans le Connecticut, la méthode devrait aussi fonctionner à Gizeh. Pour que ce procédé marche, les géomètres (dont ceux de l’Égypte Antique) auraient idéalement besoin d’un temps clair et ensoleillé, ce qui est pratiquement toujours le cas à Gizeh. « Un nuage exceptionnel ne poserait pas de problème » précise Glen à Live Science.

Cette expérience prouve que les Égyptiens auraient pu aligner ces pyramides à l’aide de l’équinoxe d’automne. Néanmoins, on ignore s’ils ont réellement utilisé cette technique. En effet, les recherches des dernières décennies laissent croire que différentes méthodes reposant sur le soleil ou les étoiles auraient parfaitement pu servir à aligner les pyramides.


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