Wokandapix/Pixabay

Une frontière fragile sépare la réalité de l’imaginaire. Concernant les oracles et leur pouvoir de divination, ce qui est sûr c’est que l’Histoire de l’humanité en est bien remplie, et ce depuis l’antiquité, voire même la préhistoire. Ces personnages mythiques qui prétendaient voir l’avenir — souvent à travers leurs songes — ont bel et bien existé et ont grandement influencé les chroniques de notre monde.

Mais pensez-vous qu’il soit réellement possible de rêver du futur et de ce fait revivre un rêve alors que l’on est réveillé ? De nos jours, beaucoup de gens continuent à dire qu’ils font l’expérience de rêves prémonitoires, mais qu’en dit la science ? Et surtout comment ça marche ?

Nous connaissons tous le « déjà-vu », cette impression d’avoir vécu auparavant un moment présent. Mais il existe un équivalent à ce phénomène que les psychologues appellent le « déjà-rêvé » ou « réminiscence ».

Contrairement au « déjà-vu », celui-ci est bien plus rare et a pour moyen d’agir l’onirisme et non la sensation d’un véritable vécu. Il est également l’opposé du rêve lucide étant donné que durant le « déjà-rêvé », la personne est en parfait état de veille tout en ayant le fort sentiment de pouvoir prédire les évènements en cours de la même manière qu’il peut s’agir parfois d’avoir rêvé d’être à tel endroit et d’y être vraiment par la suite.

Aussi, ce rêve du futur aurait pu être fait la veille tout comme il aurait pu se faire il y a plus longtemps que ça. En effet, plusieurs cas ont témoigné de ces rêves qui ont eu lieu des années avant de finalement se produire dans la vraie vie.

Heureusement il existe une explication à tout ceci. Des scientifiques ont pu recréer en laboratoire la manifestation du « déjà-vu » et de cette façon ont prouvé que ce sentiment ne conférait en fait aucune capacité précognitive. Pareillement, le sentiment de « déjà-rêvé » ne signifie pas forcément que le rêve est exactement tel qu’on imagine l’avoir fait.

U.S. Air Force/Airman 1st Class Christopher R. Morales

Une étude effectuée de 1958 à 2015 sur des patients épileptiques — car ceux-ci sont plus sujets que d’autres au « déjà-rêvé » — a démontré que la stimulation électrique du cerveau — utilisée alors comme traitement pour l’épilepsie — augmentait considérablement la fréquence des expériences de « déjà-rêvé ». Ce qui encourage à penser que ces rêves sont le fruit d’un effet physiologique produit dans le cerveau.

Nous continuons à en apprendre toujours davantage sur les rêves comme le fait que nous rêvions même pendant le sommeil lent et non-REM (sans mouvements oculaires rapides) et pour cause ces découvertes pourraient bien nous aider à mieux comprendre le « déjà-rêvé ».

Ainsi, à partir des différents témoignages qu’ont apportés les participants de la recherche citée précédemment, nous avons pu ressortir trois types distincts de « déjà-rêvé » :

Le type « Épisodique » où le patient se voit capable de préciser un tant soit peu la date de son rêve (par exemple qu’il a été fait 2 ou 3 jours auparavant) et d’en relater quelques éléments narratifs précis.

Le type « Familier » où cette fois-ci — sans pouvoir dater le rêve — le patient se rappelle certaines de ses scènes qui font bien entendu écho à sa situation actuelle.

Le dernier type appelé « État de rêve » où quant à lui le patient vit une expérience différente de celle évoquée par les autres et où le rêve apparaît lors d’une crise d’épilepsie décrit un état confusionnel accompagné d’une sensation de flottement, d’étrangeté, d’irréalité ou de vécu du présent sur un mode onirique et ce, sans bien savoir s’il s’agit d’un cauchemar ou d’un rêve lucide. Ce dernier type permet le diagnostic de l’épilepsie.

Le rêve est toujours l’un des mystères les plus étranges de l’esprit humain. Néanmoins, déclencher des états de rêve pour ensuite analyser les ondes cérébrales des personnes pourrait être un nouveau moyen de mieux les cerner.


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