Notre univers ne se résume pas qu’à notre planète, au système solaire ou à la Voie lactée, il est si vaste que la probabilité d’une vie extraterrestre s’y trouvant est plus qu’envisageable. Et le fait est que nous aimerions bien établir le contact avec eux. Mais à défaut d’avoir les vaisseaux assez puissants pour nous permettre d’aller à la découverte de ces aliens, la meilleure solution reste — dans l’état actuel de nos connaissances —, la recherche de signaux extraterrestres en radioastronomie.
Il s’agit alors soit de capter un message qui nous serait intentionnellement envoyé par d’autres êtres intelligents, soit d’intercepter des fuites dans leurs transmissions internes, tout comme d’autres civilisations proches pourraient intercepter nos programmes de radio ou de télévision.
Et cette méthode a réellement porté ses fruits, car déjà huit nouvelles émissions radiophoniques répétitives étonnantes – appelées « rafales radio rapides » (Fast Radio Burst, FRB) – ont été détectées en train de s’échapper de l’espace.
Au début de 2019, un seul de ces mystérieux signaux, le « FRB 121102 », est connu pour clignoter à plusieurs reprises. En janvier, des scientifiques ont signalé une seconde répétition, « FRB 180814 ».
D’après le document — disponible sur le serveur de préimpression arXiv et soumis à The Astrophysical Journal Letters —, huit autres nouveaux signaux répétés ont été détectés par la radio du télescope CHIME. Ce qui nous donne au total 10 répétitions qui pourraient bien aider les astronomes à comprendre ce que sont réellement ces signaux.
Ces ondes radio sont peut-être détectées en quelques millisecondes, mais entre temps, elles peuvent aussi libérer plus d’énergie que 500 millions de soleils. La plupart d’entre elles ne se font intercepter qu’une fois et il est donc très difficile, voire impossible, de remonter à leur source. C’est pourquoi des répétitions du signal sont si importantes.
À ce sujet, le physicien Ziggy Pleunis de l’Université McGill a déclaré à ScienceAlert qu’« Il existe clairement une différence entre les sources, certaines étant plus prolifiques que d’autres ».
D’un autre côté, tandis que 6 des FRB mentionnés plus haut ne se sont répétés qu’une fois — dont le plus long intervalle a été supérieur à 20 heures —, le 8e signal (FRB 181119) a été répété deux fois après la détection initiale, soit trois fois au total.
Nous ignorons ce que cela signifie, mais cela pourrait indiquer — comme le suppose un récent article de l’astrophysicien du Harvard-Smithsonian Vikram Ravi — que tous les FRB se répètent quoique certains se montrent beaucoup plus actifs que d’autres.
Si l’on s’intéresse aussi à la dérive de fréquence, nous remarquerons que les deux premiers répéteurs (FRB 121102 et FRB 180814) ont montré une dérive en fréquence décroissante, chaque rafale diminuant progressivement. Un peu comme un effet sonore de Trombone triste.
Jusqu’à présent, l’approche de CHIME a été remarquablement efficace pour la détection. Bien qu’il n’a pas pu localiser la source de ces détections. Mais aujourd’hui, une autre équipe de chercheurs a annoncé qu’elle s’était préparée à retracer les 8 nouveaux FRB dans les galaxies environnantes, en se basant simplement sur l’orientation et la dispersion des signaux.
La polarisation des signaux (ou degré de torsion du signal) serait également informative notant que si le signal est vraiment tordu, cela signifie qu’il provient d’un environnement magnétique extrême, tel qu’on peut le trouver autour d’un trou noir ou d’une étoile à neutrons. Par ailleurs, l’équipe a déjà pu mesurer la polarisation du FRB 180916 qui s’est révélée très basse — indiquant que les FRB répétés ne proviennent pas tous d’environnements extrêmes.
Nous ne savons pas encore grand-chose de ces signaux. Nous ne savons pas s’ils se répètent tous ou pourquoi ils se répètent. Mais ces résultats nous rapprochent de la tentation de trouver enfin des réponses.
« Je pense (et j’espère !) que le document incitera d’autres astronomes à pointer leurs télescopes vers ces sources récemment découvertes », a déclaré Pleunis.