Imbrettjackson, Flickr

Phénomène tout à fait naturel, les flatulences sont pourtant considérées comme étant un véritable manque de respect en public, surtout dans la société d’aujourd’hui, empreinte à un savoir-vivre en communauté où les codes et les normes sociétales sont inébranlables.

Seulement, bien que cela puisse faire sourire de prime abord, les experts de la santé s’accordent absolument tous à dire que le fait de retenir un pet est extrêmement néfaste pour notre organisme, même si cette pratique est aujourd’hui ancrée dans notre quotidien.

Un phénomène inné et normal

Contrairement à ce que l’on nous apprend en grandissant, il n’y a, en soi, absolument rien de honteux à péter : après s’être accumulés dans nos intestins, les gaz qui se sont formés lors de la digestion doivent être rapidement et naturellement expulsés par notre rectum.

Ceux-ci, composés principalement de nitrogène (à au moins 50 %), d’hydrogène (20 %), de méthane, de soufre et de CO2, sont dûs aux bactéries qui se forment suite à la fermentation des aliments dans notre côlon.

En moyenne, un adulte en bonne santé flatule une dizaine de fois par jour, bien que tout dépend de ce que nous intégrons à notre alimentation au quotidien : « D’après ce que j’ai constaté, 10 fois par jour, c’est normal, mais deux fois plus peut être considéré comme normal. » affirme la Professeure en Physiologie Beth Mallard de l’Université Nationale d’Irlande.

En ce qui concerne les odeurs, elles sont également tout à fait normales, qu’elles soient fortes ou, au contraire, inodores. À titre d’exemple, les repas les plus concentrés en viande rouge, légumineuse, charcuterie ou boissons gazeuses engendrent des flatulences fortement odorantes.

Cependant, que ça sente ou non, les retenir par gêne et honte du regard de l’autre n’est pas forcément la meilleure solution pour le bon fonctionnement de notre corps…

Matteo Giauro, Flickr

Des effets on ne peut plus surprenants

Retenir un pet n’est pas si anodin qu’on peut le penser : ceci entraine automatiquement une augmentation de la pression, des ballonnements et, à fortiori, une sensation d’inconfort.

D’après une étude anglo-danoise menée par des chercheurs de l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) et de Copenhague (Danemark), ne pas flatuler lorsque l’envie nous prend, peut, sur le long terme, causer de graves troubles intestinaux : à force de les empêcher d’être évacués, les gaz qui ne cessent de s’accumuler dans notre côlon prennent de plus en place dans nos intestins et leurs parois.

Ce phénomène, en plus d’être on ne peut plus douloureux, va dans certains cas provoquer ce que l’on appelle une distension abdominale, c’est-à-dire une augmentation du volume de l’abdomen à cause d’une très forte pression.

S’ensuit alors une réabsorption partielle ou totale des pets par notre corps, que l’on éjectera inéluctablement… par la bouche : « Une accumulation de gaz intestinal peut déclencher une distension abdominale, certains gaz étant réabsorbés dans la circulation et expirés dans votre respiration » explique la Professeure Clare Collins de l’Université de Newcastle.

Évidemment, il n’est pas question ici de bouleverser les codes politiquement corrects de nos sociétés, mais il est important de savoir écouter son corps et se rendre compte que les phénomènes naturels tels que les expulsions de gaz ne peuvent de toute façon pas être évitées : si vous vous trouvez dans un lieu public et que l’envie de flatuler vous prend, il vaut mieux essayer de s’isoler le plus rapidement possible plutôt que de vous retenir à tout prix.


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