Tom Bjorklund

La cuisine, qui était autrefois une activité primitive sans grand intérêt, si ce n’est celui de préparer de quoi se nourrir, est aujourd’hui devenue un véritable art que tout le monde ne peut pas se vanter de pratiquer avec succès. Bien entendu, qui dit cuisson, dit feu ; on ne peut imaginer pouvoir mijoter son plat préféré sans cet élément de base. Pourtant, nos ancêtres n’étaient peut-être pas de cet avis.

Selon une récente étude, l’Homme des cavernes aurait trouvé d’autres sources de chaleur avant les flammes pour tirer le meilleur de sa viande, en la faisant bouillir plutôt que de la rôtir ou de la griller. En effet, des traces de foyers vieux de plus d’un million d’années ont été trouvées à Olduvai Gorge, une vallée du Rift située dans le nord de la Tanzanie.

Les archéologues du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l’Université d’Alcalá en Espagne, ont publié un article dans les Actes de l’Académie nationale des sciences, dans lequel ils expliquent que cette zone était tout à fait favorable à l’installation d’une civilisation humaine, d’autant plus qu’elle regorgeait d’évents hydrothermaux leur permettant de faire chauffer l’eau à plus de 80 °C. Cela laisse supposer que les hominidés auraient utilisé ces sources chaudes naturelles pour cuisiner, bien avant qu’ils aient appris à manipuler le feu.

Public Domain/Needpix

L’auteure principale Ainara Sistiaga, boursière Marie Skłodowska-Curie basée au MIT et à l’Université de Copenhague a, quant à elle, émis une idée quelque peu exagérée, à première vue, mais qui a toutes les raisons d’être prise en considération. Elle parle d’un gnou qui serait tombé dans l’une de ces évents, puis mangé par les hominiens.

Elle a développé cette théorie lors d’une expédition archéologique conduite en 2016, en Olduvai. Les experts avaient relevé des résidus de roche géologique sableuse superposée, il y a 1,7 million d’années sur une autre couche datant d’un peu plus longtemps (1,8 million d’années). La différence constatée entre les deux étages est le signe d’un bouleversement environnemental certain ayant marqué le passage de ces terrains à l’état aride.

Les lipides bactériens contenus dans les spécimens récoltés par Ainara, confirment l’existence d’eau à bouillonnante. Les spécialistes estiment que ces nouvelles données reflètent un mode de vie selon lequel les plus anciens ascendants se servaient effectivement de ces sources comme d’un ustensile de cuisine géant.


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