En l’espace de quelques mois seulement, le nouveau coronavirus a fait le tour de la planète, et ses victimes se comptent désormais par millions. Dès lors, une psychose s’est installée et de nombreuses rumeurs ont émergé autour du SRAS-CoV-2, notamment son origine. En effet, l’une des théories du complot de cette pandémie a soutenu que le germe ait été fabriqué et développé au laboratoire.
Toutefois, à la suite d’études approfondies, les chercheurs ont établi une origine « zoonotique » du virus, comme cela est le cas pour 60 % des infections connues, et 75 % des maladies récentes.
D’après les scientifiques, le SRAS-CoV-2 provient des chauves-souris, et a naturellement muté pour se transmettre à l’Homme. Ces animaux sont réputés pour avoir été la source de nombreux virus, tels que l’Ebola, la rage, Nipah, la maladie de Marburg, ainsi que la grippe A.
Dès le début de la pandémie dans la ville de Wuhan, la séquence génétique du dernier coronavirus a été publiée et étudiée par des milliers de chercheurs à travers le monde. Si des structures avaient été manipulées au laboratoire, il y aurait certainement eu des preuves de cela. Or, aucune signature génétique n’a été démontrée à cette heure.
De plus, l’enchaînement nucléotidique du SRAS-CoV-2 — et celui des autres coronavirus — possède un schéma structurel global similaire à celui des Chiroptères et des pangolins, suggérant une évolution d’un ancien germe de ce groupe vers la version actuelle. À la différence des précédentes, celle-ci se caractérise par la protéine « Spike » qui se lie à une seconde protéine sur les cellules humaines de type ACE2.
Les coronavirus sont des germes spécifiques aux chauves-souris, ils sont généralement détruits par le système immunitaire de ces animaux, et évoluent constamment afin de le contourner et les réinfecter.
Les chercheurs de l’institut de virologie de Wuhan ont trouvé des similitudes jusqu’à 96 % entre le SRAS-CoV-2 et le RaGT13, connu justement chez les Chiroptères. Cependant, l’étude de leurs variations respectives montre qu’ils partagent un ancêtre commun.
D’après les scientifiques, ce dernier aurait muté pour se transmettre à l’Homme, dans une version plus nocive. À vrai dire, le germe a évolué en deux souches distinctes depuis le début de sa propagation à travers la planète, s’adaptant de mieux en mieux pour pouvoir infecter un plus grand nombre d’hôtes, selon le phénomène du balayage sélectif.
Cette capacité d’adaptation impressionnante suggère que l’ancêtre du SRAS-CoV-2 existe parmi les populations de chauve-souris depuis longtemps. Cependant, étant donné qu’une sur cinq des espèces mammifères dans le monde est des chauves-souris, et leur importante répartition géographique, il est difficile d’identifier le groupe porteur du virus responsable de la pandémie actuelle.
De toute manière, bien que certains des premiers cas de COVID-19 soient apparus à l’extérieur du marché humide de Wuhan, cela ne signifie pas forcément l’existence d’un complot, et laisse supposer qu’une de ces personnes infectées ait véhiculé la maladie à l’intérieur de Wuhan, puis vers le reste du monde.
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