MrPanyGoff/Wikipedia Commons

Depuis les temps les plus reculés, l’homme a toujours tenté d’expliquer le tremblement de terre en se référant à ses connaissances aussi limitées fussent-elles dans ce domaine. Si, autrefois, ce phénomène était attribué à une quelconque force surnaturelle, la science a aujourd’hui apporté des clarifications beaucoup plus rationnelles sur le sujet. On sait notamment que cela est le résultat d’un processus nommé « tectonique des plaques », mais ce n’est pas tout !

Le choc sismique ayant secoué L’Aquila (ville italienne montagneuse) en 2009 a suscité l’intérêt des spécialistes, qui ont tout de suite entamé les recherches pour comprendre ce qui aurait pu le provoquer.

L’Institut national italien de géophysique et de volcanologie a chargé une équipe d’analyser les eaux des sources voisines pour évaluer le taux de dioxyde de carbone qu’elles contiennent. Cette opération qui a duré jusqu’en 2018, a permis d’établir un lien entre les poussées de CO2, issu des profondeurs souterraines (aquifères alimentant les sources de surface) et les manifestations sismiques. Cela est susceptible d’aider à prédire avec plus de précision les futurs séismes.

Selon les chercheurs, le CO2 remonte en même temps que la fonte des roches carbonatées, et pendant son soulèvement, il se dissout dans les nappes souterraines se trouvant sur son chemin.

Le dioxyde de carbone atteint la surface dans une source près de l’épicentre du tremblement de terre de L’Aquila en 2009. (Giovanni Chiodini, INGV)

Ils ont constaté, par ailleurs, que les émissions de CO2 sont en étroite relation avec l’intensité des activités sismiques. Cependant, ils ne peuvent encore déterminer la nature de cette analogie, autrement dit, si cette ascension est bien la cause des tremblements de terre ou est-ce une simple réplique du mécanisme.

Les résultats, publiés dans Science Advances ont révélé que 1,8 million de tonnes de carbone a été expulsé durant cette période, ce qui équivaut à la quantité de CO2 libérée dans l’atmosphère suite à une éruption volcanique, ou par l’utilisation de 350 000 voitures pendant un an.

Cette étude pourrait être très utile dans l’appréciation du coût des projections tectoniques de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. C’est pourquoi les géologues ont décidé de recourir à une surveillance permanente des sources d’eau, dans l’espoir d’utiliser la hausse de CO2 comme sonnette d’alarme contre d’éventuels séismes. Cela confirmerait le rapport de cause à effet entre les deux évènements.

En attendant, ces nouvelles données serviront sans doute de base à d’autres projets à l’avenir et permettront aux spécialistes de voir les choses sous un angle complètement différent.


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