King’s College Hospital

La science ne cesse de se développer, nous permettant de perfectionner diverses activités, notamment la chirurgie.

Se faire opérer est une procédure très délicate qui nécessite beaucoup d’agilité et, surtout, qui ne pardonne aucune erreur, aussi minime soit-elle. 

Le risque zéro n’existe pas, mais des techniques novatrices sont mises au point afin de limiter les complications et d’assurer les meilleurs résultats possible aux patients. 

Dagmar Turner est une Britannique âgée de 53 ans. Diagnostiquée d’un cancer au cerveau en 2013 et après une série de séances de radiothérapie qui n’a pas abouti, cette violoniste n’a eu d’autre choix que de passer par la case chirurgie. 

Et c’en était une bien particulière puisqu’on la voit jouer du violon durant l’intervention.

Les médecins du King’s College Hospital ont effectivement décidé de la maintenir éveillée pendant qu’ils lui prélevaient une tumeur de 8 cm de long et 4 de large. 

Lui-même pianiste, son chirurgien a pris l’initiative d’adopter cette procédure afin de permettre à la musicienne de garder ses facultés motrices et sensorielles, mais aussi pour qu’elle ne perde pas la capacité à jouer de l’instrument qu’elle maîtrise depuis ses 10 ans. 

Ainsi, après avoir mis à nu son cerveau, Turner a été réveillée pour qu’elle joue du violon.

En surveillant de près les réactions de son hémisphère droit, le Professeur Keyoumars Ashkan a pu éviter d’endommager les parties nécessaires à l’opération. 

Puisque les tissus qui constituent les cellules du cerveau et celles de la tumeur sont significativement similaires et indistinguables à l’œil nu, les chirurgiens ont souvent recours à la craniotomie éveillée afin de ne pas affecter des zones saines. 

joue du violon pendant opération
Coupe histologique d’une tumeur au cerveau/Wikimedia Commons

La première étape est donc d’anesthésier le patient pour accéder à l’intérieur. Une fois chose faite, il est réveillé de façon à ce qu’il ne ressente aucune douleur due aux incisions.

Une série de tests est alors effectuée afin de guider les médecins dans leur travail.

Des spécialistes de la parole vont lui poser différentes questions afin de déceler trois types d’erreurs qui pourraient suggérer l’existence d’un problème.

La première est reliée à la sémantique : le malade donne une mauvaise réponse qui est néanmoins en rapport avec l’objet qu’on lui montre. Par exemple, s’il voit une cuillère, il dira « fourchette ».

La deuxième relève de la phonétique. La réponse donnée est fausse, mais se rapproche de la bonne à l’écoute. Le sujet prononcera « lait » au lieu de « lit ».

Et enfin, il est malheureusement possible que les soignants soient en face d’une absence totale de réaction. 

violon
Dagmar Turner, deux semaines après son opération/AFP

Cette dernière est particulièrement stressante pour le patient et peut avoir l’effet inverse de celui escompté.

C’est pour cela que cette mesure est dite extrême et ne s’applique que dans des cas rares, comme celui de Turner.

En plus de ces exercices, elle a offert une magnifique symphonie au violon à un public de médecins qui s’affairait à lui sauver la vie. Et les deux spectacles ont été un franc succès.


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