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Que vous soyez habitué à croiser le personnel médical ou tout simplement un.e grand.e fan de séries télévisées qui sont tournées en milieu hospitalier, vous avez certainement dû vous apercevoir que contrairement aux infirmiers, aux aide-soignants et aux médecins généralistes qui portent une blouse blanche, les chirurgiens sont toujours vêtus de tenues bleues ou vertes lorsque vient le moment d’opérer un.e patient.e.

Bien que ce n’ait pas toujours été le cas, ce phénomène a vite tendu à se démocratiser un peu partout à travers la planète, et ce, dès le début du 20e siècle.
Pourtant, il existe tout un tas d’autres couleurs, alors pourquoi celles-ci précisément ?

Un changement de teinte rapidement adopté

Alors que tous les professionnels de la santé, sans exception, portaient du blanc sur leur lieu de travail (parce qu’il s’agit de la couleur de la propreté), un chirurgien particulièrement influent qui exerçait durant la Première Guerre mondiale a soudainement fait basculer la tendance, si bien que depuis qu’il a décidé d’utiliser une tenue de bloc verte en 1914, ses confrères l’ont rapidement suivi.

Loin de n’être qu’un simple effet de mode, le praticien en question était lassé d’être constamment ébloui par les vêtements immaculés de ses collègues chaque fois qu’il levait la tête pendant une opération.

D’ailleurs, vous avez très certainement déjà remarqué la gêne occasionnée par le fait de poser ses yeux sur une surface blanche juste après avoir fixé une couleur vive (ou après un flash d’appareil photo).

Piron Guillaume via Unsplash.

Appelé « phénomène entoptique », des tâches à l’aspect fantomatique se mettent alors à bouger devant nos yeux et nous empêchent de nous concentrer sur le point exact que l’on souhaite regarder.

Sachant que le champ de vision d’un chirurgien (qui passe le plus clair de son temps à examiner et soigner nos organes) s’arrête souvent à la couleur rouge sang, il a de quoi être troublé et déconcentré par les blouses blanches de ses compères dès lors qu’il détourne le regard, ce qui peut, évidemment, être très dangereux, voire vital pour la personne qui est en train de se fait opérer…

L’explication scientifique qui se cache derrière ce choix

De prime abord, on pourrait penser qu’au lieu du bleu ou du vert, les chirurgiens auraient pu choisir des tenues rouges pour ne pas être incommodés par leur environnement et leurs collègues.

Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela, et encore une fois, il en va de la vie de leurs patients.

En réalité, tout est une question de roue chromatique, dans laquelle les couleurs primaires forment un cercle qui se veut ordonné en fonction de la sensibilité de l’œil humain (et non pas par hasard).

Project Gutenberg, Wikipedia Commons

Surtout utilisée par les artistes-peintres, les professionnels de la mode ou les décorateurs d’intérieur, il suffit d’y jeter un œil pour s’apercevoir que dessus, le rouge est à l’opposé du vert, mais aussi du bleu.

Composée de toutes les nuances de l’arc-en-ciel, toutes les teintes qui se trouvent les unes en face des autres sur la roue chromatique sont en fait des couleurs dites complémentaires.

Ainsi, voir constamment du rouge (sur la table d’opération et de surcroît sur le personnel qui se trouve à proximité directe) ne fera qu’accentuer le problème.

En effet, à force, l’acuité visuelle du chirurgien sera altérée au point où son cerveau aura beaucoup de mal à faire la différence entre les organes, les muscles ou les entrailles du malade avec ses vêtements et ceux de son équipe de médecins.

Par contre, si tout le monde porte des tenues aux couleurs complémentaires du rouge (donc vertes ou bleues), sa concentration et sa visibilité n’en seront que meilleures, pour le plus grand bonheur de son ou sa patient.e !


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