La rétine est la partie de l’œil la plus sensible et la plus importante à la fois. Si bien que le moindre préjudice peut affecter de façon irréversible la capacité visuelle chez l’être humain. Si l’homme ne peut pas régénérer ce tissu, certains animaux, comme le poisson-zèbre, y parviennent très bien. Ces créatures sont connues pour avoir en commun 70 % de nos gènes, dont ceux qui leur procurent l’aptitude de repousser leurs rétines.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la rétine est composée de bâtonnets et de cônes qui lui permettent de capter la lumière, mais aussi de neurones et de synapses, chargés de transmettre les données lumineuses au cerveau. De plus, s’agissant de structure cérébrale, elle fait partie de notre système neuronal central.

Par ailleurs, la rétine est également formée par les cellules gliales de Müller, qui agissent comme des agents nettoyants des neurotransmetteurs, et aident à stocker les molécules dont l’œil a besoin.

Dans ce sens, les experts ont remarqué que ces glies réactivaient les neurones chez certains poissons et reptiles, mais que les mammifères ne possédaient pas une telle chance.

Pour comprendre comment cette régénération s’opère exactement, le neuroscientifique Thanh Hoang de Johns-Hopkins et son équipe ont examiné les gènes de Müller glia du poisson-zèbre, des poussins et des souris ayant subi des dommages oculaires substantiels.

Un poisson-zèbre.
Wikipedia Commons

Les résultats, publiés dans Science, ont indiqué que les gènes activés ont joué un rôle primordial dans la guérison de la blessure avec la coopération de cellules immunitaires qui ont pu assainir la partie atteinte et maintenir l’organe à l’abri des intrus. La souris, par contre, n’a pas pu bénéficier de cette rémission.

Pour y remédier, les chercheurs ont bloqué la production du NFI (facteur nucléaire I) par les cellules gliales, qui se sont mises à produire des neurones rétiniens chez les souris souffrant de lésions.

Le neuroscientifique Seth Blackshaw, de l’Université Johns-Hopkins en a conclu que les mammifères ont les mêmes prédispositions en termes de renouvèlement que les poissons, mais qu’elles ont été entravées pendant le parcours évolutif. Cela s’explique par l’impossibilité pour Müller glia de combattre les infections et de produire des neurones, en même temps.

D’autre part, il est préoccupant de se dire que les cellules cérébrales touchées par des parasites, des bactéries ou un virus pourraient étendre l’infection à l’ensemble du système nerveux.

Bien que le scénario du développement d’une rétine humaine entièrement neuve ne soit pas encore envisageable vu la complexité du mécanisme en lui-même, les auteurs ne perdent pas l’espoir d’y arriver un jour.


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