Il ne faut pas forcément avoir l’ouïe musicale pour se laisser entraîner par une chanson jusqu’à esquisser des pas de danse ou tout au moins, dandiner de la tête.

L’expressivité gestuelle du corps fait sans doute partie de toutes les formes d’expression extralinguistiques, pour reprendre la définition qu’en font les experts.

Disons que c’est le propre de l’homme d’user de tous les moyens langagiers à sa disposition, dans sa réaction face à l’écoute d’un chant ou d’un air musical. Cette réaction se traduit par des mouvements au gré des sensations ressenties, allant du simple contentement au pic de l’enivrante.

On pensera peut-être que cette gestuelle corporelle est une caractéristique propre à l’homme. On dira que c’est le fort de l’être humain dès lors qu’il s’agit de signes langagiers ou, pour être plus précis, de langage du corps relié au cerveau, donc à l’intelligence humaine.

En bien, que l’on se détrompe ! la musicalité n’est pas strictement humaine. On a déjà entendu parler ou lu quelque part que certains animaux, comme les dauphins, les chiens ou même les chevaux, sont réputés pour leur sensibilité sensorielle aux airs musicaux auxquels ils réagissent par des mouvements très expressifs du corps.

Néanmoins, si on a prêté aux dauphins une forme d’intelligence se rapprochant de celle de l’homme, on a en revanche, expliqué l’attitude des chiens, essentiellement certaines espèces et des chevaux, par une adaptation des mouvements rythmés, suite à un apprentissage soutenu ; une sorte de comportement pavlovien qui s’est développé au fur et à mesure d’entraînements similaires à ceux que l’on fait faire aux animaux de cirque.

Mais voilà, vient s’ajouter à cette liste d’animaux à l’oreille musicale, un cacatoès qui s’est révélé avoir un goût prononcé pour la musique du genre dit « Cheesy Pop », sorte de chansons kitchs.

En effet, des psychologues des universités Harvard et Tufts ont eu à étudier le cas d’un perroquet à huppe jaune, couleur de soufre, qui a acquis une célébrité virale en 2008 après la sortie d’une vidéo de lui, dansant sur la chanson « Everybody » de Backstreet Boys.

Ceux-ci ont rapporté, dans un article publié dans Current Biology, qu’ils ont eu à observer l’oiseau, baptisé « Snowball », battant des pattes sous les airs de musique pop, dont les titres « Another One Bites the Dust » de Queen et « Girls Just Wanna Have Fun », de Cyndi Lauper.

Ce qui est surprenant, c’est que Snowball n’avait jamais entendu ces chansons auparavant, et s’est spontanément mis à esquisser des pas de danse au rythme de ces dernières.

L’étude souligne la particularité des danses de l’oiseau qui se traduit par la diversité des mouvements dénombrés à 14, faisant entrer en action différentes parties du corps.

Snowball se prêtait à des roulements de corps, des levées de patte, des sortes de hochements de tête et se déplaçait de manière synchronisée avec les mouvements de patte et de tête, le tout sans apprentissage préalable, ni un quelconque encouragement de qui que ce soit.

En tous cas, il semble garder le tempo pour un genre musical et donner le change grâce à une panoplie de mouvements, ce qui a laissé perplexes les chercheurs de Harvard et de Tufts qui multiplient les études à son sujet, dont la plus récente en 2019.

Dans un article publié cette année, les psychologues exposent principalement les cinq traits distincts identifiés chez le cacatoès, à savoir : apprentissage vocal, capacité d’imitation non verbale de mouvements rythmiques, tendance à former des liens sociaux à long terme, capacité à apprendre des séquences d’actions complexes et attention portée aux mouvements communicatifs…


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