Thibaut Roger.

Les pierres précieuses sont aussi onéreuses pour une raison qui est très simple : leur rareté. Depuis très longtemps, les riches de ce monde ont tout fait pour se les procurer et les étaler ainsi aux yeux de leurs sujets, amis et ennemis.

De nos jours, nous pouvons observer ces joyaux de la nature derrière des vitrines hautement surveillées sinon dans les musées renfermant les trésors des royautés, mais la donne s’apprête peut-être à changer. Ce qui était rare, unique et inatteignable pourra dans le futur être abondant et à la portée de tous grâce à de récentes découvertes…

Plus brillante que les étoiles

Des scientifiques des universités de Zurich et de Cambridge viennent de faire une découverte époustouflante. Une nouvelle exoplanète, nommée HD 219134 b et localisée à 21 années-lumière de la Terre pourrait offrir un paysage à couper le souffle.

Totalement recouverte de saphirs et de rubis, la planète qui n’attend qu’à être explorée pourrait conduire à une nouvelle classification planétaire et faire objet d’un échantillon d’étude. Située dans l’épatante constellation Cassiopée, la planète qui fait cinq fois le poids de la Terre remet plusieurs principes de l’astronomie en question et ouvre la porte pour d’autres théories.

Du fait que son noyau soit riche en calcium et en aluminium, les chercheurs se sont demandés comment elle a bien pu naître. En effet, les planètes telluriques, la Terre en faisant partie, ont toutes la particularité d’avoir un noyau métallique, souvent en fusion.

« Peut-être qu’elle brille de bleu et de rouge comme les saphirs et les rubis, car ces pierres précieuses sont des oxydes d’aluminium. » a expliqué Caroline Dorn, astrophysicienne à l’Institut des Sciences Informatiques de l’Université de Zurich et associée au NCCR PlanetS.

Pour percer le secret des objets célestes nouvellement découverts, les spécialistes ont recours à une méthode basée sur la comparabilité entre les données observées et la modélisation théorique générée par les outils informatiques. Cette base scientifique est le plus souvent concluante. Dans le cas de cette étude, publiée dans le journal britannique MNRAS, il a été établi que les planètes sont formées de diverses façons en fonction de l’origine de leur « pierre fondatrice ».

En soit, aussi bien les planètes telluriques que gazeuses sont issues du disque protoplanétaire dispersé, lui-même constitué d’un rassemblement de gaz et de poussière interstellaire résiduels.

« Normalement, ces blocs de construction sont formés dans des régions où sont condensés des éléments formants des roches, tels que le fer, le magnésium et le silicium. » a expliqué Dorn. La Terre et ses semblables ont suivi ce « modèle » de formation. Cependant, il est loin d’être une norme générale.

Des données complexes

Les régions de la nébuleuse qui sont les plus proches de l’étoile mère sont naturellement plus chaudes. De ce fait, plusieurs éléments gardent leur état gazeux et vont donc aboutir à des objets de configuration différente. Selon les résultats de plusieurs calculs, une planète issue des régions en phase gazeuse aura une composition majoritaire en calcium et en aluminium.

« C’est pour cette raison que de telles planètes ne peuvent pas avoir un champ magnétique similaire à celui de la Terre, par exemple. » a souligné Caroline Dorn.

Lorsque la structure interne s’avère être si différente, cela se répercute sur tout le reste : l’atmosphère, le processus de refroidissement, mais aussi la densité. Les spécialistes parlent donc d’une nouvelle classe de Super-Terres formées à partir de condensats à haute température.

« Ce qui est excitant c’est que ces objets sont complètement différents de la majorité des planètes similaires à la Terre. » a déclaré Dorn. « S’ils existent vraiment, et la probabilité est élevée, alors ces planètes sont 10 à 20 % moins denses que la Terre, selon nos calculs. » ont ajouté les auteurs.

Pour expliquer cette singularité, les experts ont survolés plusieurs scénarios possibles. Parmi eux se trouvent les théories de l’atmosphère épaisse ou des océans profonds. Les deux ont pour l’instant étaient contredites.

« Donc, nous avons trouvé trois candidats qui appartiendraient à une nouvelle classe de Super-Terres à la composition exotique. » concluent les astrophysiciens en s’amusant à expliquer qu’ils sont même en train de revoir leurs suppositions quant à la fameuse étoile couverte de diamants, soit la 55 Cancri e. Elle serait plutôt décorée de saphirs, finalement.


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