Les chats domestiques sont particulièrement populaires en Nouvelle-Zélande, si bien qu’en 2011, les statistiques affirment que près d’une famille sur deux en possède au moins un (la moyenne nationale par ménage étant de 1,8 chat par foyer).

Seulement, le 28 août 2018, le gouvernement a proposé un projet de loi visant à interdire les chats dans le village côtier du sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, Omaui : décision nécessaire pour certains, profonde tristesse pour d’autres, cette mesure ne semble pas mettre tout le monde d’accord, même si la raison d’une telle loi est tout à fait honorable…

Un projet de loi sévère, mais justifié

Interdire nos amis félins dans une région peut paraitre totalement aberrant de prime abord, sauf lorsqu’il s’agit de préserver sa biodiversité qui est en péril.

En effet, si le Conseil Régional Environment Southland a proposé d’interdire les chats à Omaui, c’est uniquement en vue de protéger les quelque 4000 espèces animales menacées d’extinction, telles que les oiseaux rares (manchots aux yeux jaunes, le kiwi ou encore le kokako).

« Nous ne sommes pas des haïsseurs de chats, mais nous aimerions voir des propriétaires d’animaux de compagnie responsables et ce n’est vraiment pas l’endroit idéal pour les chats. » déclare John Collins, Dirigeant de Landcare Trust, un réseau local axé sur la restauration écologique de la région.

Smithsonian’s National Zoo, Flickr

Ce plan antiparasitaire gouvernemental appelé « Predator Free 2050 », qui vise les chats, mais également 71 autres espèces considérées comme prédateurs, demande ainsi aux villageois de stériliser au plus vite leurs félins et interdit aux propriétaires d’en acquérir d’autres si jamais celui ou ceux qu’ils possèdent étaient amenés à décéder.

« Il s’agit du projet de conservation le plus ambitieux jamais entrepris dans le monde, mais nous pensons que si nous travaillons tous ensemble en tant que pays, nous pouvons y parvenir » affirme le Premier Ministre néo-zélandais John Key, attristé de constater la disparition imminente des espèces menacées.

D’après les chiffres officiels du gouvernement néo-zélandais, les prédateurs (chats, rats, hermines, belettes…) tuent près de 25 millions d’oiseaux indigènes par an et transmettent des pathologies dangereuses, voire mortelles telle que la tuberculose aux cerfs et aux bovins.

Une mesure qui ne plaît pas à tout le monde

Dans la majorité des cas, les animaux de compagnie sont considérés comme des membres à part entière de la famille : se séparer d’un chat peut être vécue comme une véritable épreuve psychologique pour beaucoup d’entre nous.

Outrés, les riverains réfléchissent déjà à un plan d’action pour parer ce projet de loi qu’ils estiment aller à l’encontre du droit à la liberté, dénonçant le gouvernement d’abuser de son pouvoir de décision.

Au-delà des liens affectifs qu’ils ont créés avec leur(s) félin(s), il faut savoir que les chats permettent aux villageois de les protéger des rongeurs qui pullulent dans les rues d’Omaui.

SPANGDAHLEM AIR BASE

« Si je ne peux pas avoir un chat, il devient presque malsain pour moi de vivre chez moi » déclare Nico Jarvis, une résidente en colère, expliquant qu’il est hors de question pour elle de respecter cette décision gouvernementale.

Indignés, les 35 habitants d’Omaui ne comprennent pas en quoi, compte tenu de leur tout petit nombre, leur retirer leurs chats domestiques améliorerait tant la condition de leur faune indigène nationale.

Vivant cette décision comme une injustice et un acharnement injustifié de la part des autorités, ils n’hésitent pas à remettre en doute la démocratie du pays, allant jusqu’à le cataloguer d’État policier.

Appelant au calme, à la réflexion et à l’urgence de préserver les espèces menacées, le gouvernement néo-zélandais est ouvert au dialogue avec les habitants d’Omaui, déclarant que les élus locaux pourront faire part de leurs avis jusqu’au 23 octobre prochain.


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