Ruben Moreno Montoliu. Flickr and Pixabay.

Pionnière en la matière, la Russie est sans aucun doute l’un des pays les plus avancés dans le domaine de l’astronomie et des équipements spatiaux, si bien que le 4 octobre 1957, elle fut la première à avoir envoyé un satellite orbiter autour de la Terre, ce missile balistique intercontinental que l’on ne présente plus aujourd’hui : Spoutnik 1.

C’est donc forte de son expérience que la moindre alerte provenant de ses experts provoque un vent de panique mondial, et c’est justement ce qui s’est passé il y a quelques jours, lorsque l’un de ses satellites a détecté un mystérieux phénomène qui s’est produit juste au-dessus de nos têtes, à l’intérieur même de notre atmosphère.

Une découverte qui a ébranlé la communauté scientifique

Spécialement conçu pour surveiller de très près tout ce qui se passe dans notre haute atmosphère, notamment les rayons cosmiques à ultrahautes énergies et les sursauts gamma, le satellite Lomonosov, mis au point par l’Université d’État de Moscou et lancé le 28 avril 2016 a aperçu plusieurs déflagrations de lumière, sans que les scientifiques ne puissent dire d’où elles provenaient ni pourquoi elles se sont déclarées.

Évidemment, il n’est pas rare que les astronautes et observateurs se retrouvent face à des phénomènes météorologiques que nous n’avons jamais eu l’occasion de voir sur Terre, mais cette fois, tout porte à croire que ces éclatements soient bien différents de ce qu’ils ont pu percevoir jusqu’alors.

« Il semble que nous ayons rencontré de nouveaux phénomènes physiques. Nous ne connaissons pas encore leur nature physique » déclare le Directeur de l’Institut de Recherche en Physique nucléaire de l’Université de Moscou Mikhail Panasyuk, avant d’ajouter que « lors du vol de Lomonosov, à des dizaines de kilomètres d’altitude, nous avons enregistré à plusieurs reprises de très puissantes explosions de lumière ».

Si les chercheurs sont si étonnés, c’est avant tout parce qu’habituellement, de telles détonations apparaissent lors de conditions météorologiques cosmiques très spécifiques.

Or, dans ce cas précis, aucune d’entre elles n’étaient remplies…

Les couches de l’atmosphère terrestre. Photo prise par l’équipage de la mission STS-127 à bord de la navette spatiale Endeavour.

Des recherches encore en cours

« Par quoi ces explosions sont-elles provoquées ? La question reste ouverte » s’interroge M. Panasyuk, qui reste ébahi par cette découverte on ne peut plus surprenante.

Par ailleurs, il explique qu’elles ressemblent à des sprites, autrement dit des éclairs extrêmement rapides, généralement de couleur rouge ou bleue et qui ne durent jamais plus d’un millième de seconde.

Tandis que l’on pourrait penser que c’est ce qu’ont vu les experts chargés d’observer les images retransmises par le satellite Lomonosov, il faut savoir que ces sprites ne peuvent avoir lieu seulement si un orage éclate à proximité.

Cependant, aucun nuage n’a été remarqué à ce moment-là et la foudre n’aurait éclaté nulle part dans les environs directs, ce qui rend donc cette théorie physiquement impossible.

« Tout était dégagé en dessous, pas de tempêtes, pas de nuages » affirme M. Panasyuk.

D’autre part, certains ont pensé qu’il pouvait s’agir, comme en 2017, de cristaux de glace qui sont reflétés par la lumière du Soleil, créant un vif et rapide éclair au passage.

Sauf qu’encore une fois, un tel évènement ne peut voir le jour que si des cirrus, c’est-à-dire des nuages composés d’innombrables cristaux de glace situés entre 5 et 13 km d’altitude au-dessus de la surface de la Terre, sont présents.

Et tout cela sans compter que le satellite Lomonosov n’est, de surcroit, pas habilité à percevoir ces reflets…


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