ESO, ESA/Hubble, M. Kornmesser

Nous avons parfois l’impression que l’espace est un univers calme et serein, de par son vide et son immensité. Mais contrairement à ce que dégage son image, d’immenses explosions ravagent le cosmos, et des débris sont expulsés à des vitesses extraordinaires.

À 215 millions d’années-lumière, un éclat brillant — le plus proche de la Terre — a été repéré par des chercheurs britanniques, à l’instant où un processus destructeur majeur a été enclenché.

Ce dernier n’est rien d’autre que la « spaghettification », c’est-à-dire la destruction de l’étoile « AT2019qiz », avant de sombrer dans un trou noir supermassif. L’ensemble dévore le corps céleste et le déforme, à l’image de ce qui arrive avec la Lune lors de la formation des marées.

À vrai dire, l’émission de lumière par l’astre s’est étendue sur six mois, à mesure que celui-ci est dégradé par les forces gravitationnelles extrêmes du trou noir. D’ailleurs, les scientifiques expliquent que le fait d’assister à un tel phénomène est très enrichissant pour l’étude de ces masses, et leur influence sur leur environnement.

Effet de marée : Effets sur un corps sphérique dans un champ de gravitation produit par une source à droite (ou à gauche) du diagramme. Des flèches plus longues indiquent des forces plus fortes.
Wikipedia Commons

Matt Nicholl, auteur de la recherche et astronome à l’Université de Birmingham, explique que des télescopes munis des dernières technologies ont été utilisés pour observer avec précision le processus de l’aspiration de l’étoile par le trou noir.

Bien que cela semble quelque peu irréaliste, c’est exactement ce qui se passe lors du phénomène des marées, selon les scientifiques, dont les paroles sont confortées par les preuves du réseau mondial de télescopes de l’Observatoire Las Cumbres et le satellite Neil Gehrels Swift de la NASA en orbite terrestre. 

En réalité, les évènements majeurs tels que la perturbation des marées sont très difficiles à étudier en raison de l’immense nuage de poussière et de débris expulsés à la suite de la pulvérisation d’une étoile.

Astronaute tombant dans un trou noir (illustration schématique de l’effet de spaghettification).
Wikipedia Commons

Le Dr Nicholl explique que l’astre en question avait approximativement la même taille que notre Soleil, et a perdu plus de la moitié de sa masse dans le trou noir qui est environ un million de fois plus massif. De cette destruction a résulté une éjection importante de matériaux célestes, atteignant les 10 000 kilomètres par seconde, d’après l’astrophysicienne Kate Alexander, de l’Université de Birmingham. 

Heureusement pour l’équipe de chercheurs, le phénomène a été détecté dès son début, offrant un laps de temps suffisant pour observer le rideau de poussière se mettre en place après l’explosion. Pour la première fois, les astronomes ont pu établir un lien concret entre la lumière émise par l’étoile agonisante, et son écroulement progressif à l’intérieur du trou noir.


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