U.S. Department of Agriculture, Flickr

En tant que consommateurs, notre droit le plus absolu est avant tout de savoir ce pour quoi nous payons, mais surtout ce que nous mangeons.

Tandis que nous faisons entièrement confiance aux chaînes de distribution alimentaires et aux étiquettes apposées sur la nourriture que nous achetons, une récente étude anglaise a fait une découverte aussi surprenante que peu ragoutante : un produit de viande sur cinq n’est en réalité pas ce que nous croyons.

Retour sur ce scandale de l’industrie alimentaire qui a ébranlé le Royaume-Uni et qui donne à réfléchir sur ce qui se trouve dans nos assiettes…

Quand la viande n’est pas celle que l’on imagine

Lorsque BBC News a demandé à la « Food Standards Agency » ou l’agence des normes alimentaires au Royaume-Uni l’autorisation de contrôler, au hasard, certaines viandes présentes sur le marché, elle était loin de s’imaginer que les résultats seraient aussi effrayants.

Après avoir passé au crible fin près de 665 produits de viande commercialisés dans les supermarchés ou cuisinés dans les restaurants à travers l’Angleterre, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles, il a été révélé que plus de 145 d’entre eux étaient composés de « viande non spécifiée » : en d’autres termes, 1 produit sur cinq comportait l’ADN d’autres animaux, sans que personne ne le sache.

Mais le plus surprenant, c’est que dans certains cas, 100 % du produit en question provient d’un animal autre que celui mentionné sur l’étiquette, parfois même de 4 animaux différents.

Ainsi, les analyses ont montré que les ADN contaminants les plus répandus sont principalement ceux de bœuf, de poulet, de porc ou encore de mouton.

Quant aux viandes les plus contaminées, on retrouve les produits d’agneaux en tête de liste, la viande hachée, les brochettes, les hamburgers et, plus étonnant encore, le curry utilisé par les chaînes de restauration.

Bernal Saborio, Flickr

Un constat à prendre en compte

Selon les normes de la FSA, est considéré comme frauduleux tout produit de viande dont la composition dépasse les 1 % d’animal non spécifié sur l’emballage : tentative d’escroquerie pour certains, échantillon non représentatif de la réalité du marché pour d’autres, le débat autour de cette affaire fait couler beaucoup d’encre.

Avec la crise économique qui sévit depuis maintenant quelques années à travers le monde, les entreprises sont prêtes à tout pour sauver leurs affaires, jusqu’à remplacer les viandes couteuses (agneau par exemple) par d’autres qui se veulent bon marché.

Cependant, la FSA estime que BBC News a volontairement ciblé les entreprises à contrôler, ces dernières étant pour la plupart déjà fortement soupçonnées d’avoir quelques « problèmes de conformité » depuis quelque temps, ce qui fausse grandement les statistiques à l’échelle nationale.

Quoi qu’il en soit, nous sommes ici face à un réel manque de transparence.

L’acheteur est tenu d’être informé de la composition des produits qu’il achète, surtout lorsque l’on sait que ce n’est pas le premier scandale alimentaire autour de la viande au Royaume-Uni : en 2013, il a été décelé d’importantes quantités d’ADN de cheval dans des hamburgers normalement à base de bœuf.

D’ailleurs, la FSA elle-même affirme dans un rapport que la fraude alimentaire est bien plus répandue que l’on pense, rappelant aux consommateurs anglais de faire attention à l’authenticité des produits qu’ils achètent, notamment en ce qui concerne l’huile d’olive, l’alcool ou le miel.


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