Jorge A. González

Ancêtres de nos amis les oiseaux, les dinosaures ont vécu sur notre planète durant plus de 160 millions d’années.

Aujourd’hui disparus, depuis 66 millions d’années, ils ont longtemps été les vertébrés les plus nombreux, peuplant ainsi la Terre entière pendant toute l’ère secondaire.

Même si nous n’avons jamais eu l’occasion d’en voir un de nos propres yeux, les innombrables travaux des archéologues nous ont cependant permis de savoir qu’il a existé au moins 700 espèces de dinosaures différentes.

Mais de toute évidence, nous sommes loin de les avoir toutes répertoriées, car à la grande surprise de la communauté scientifique, un spécimen encore inconnu vient d’être retrouvé…

Une découverte aussi inattendue qu’incroyable

Publié il y a quelques jours (2019) sur Scientific Reports, le rapport des paléontologues argentins du Conseil National d’Investigation Scientifique à Buenos Aires a mis en exergue un tout nouveau genre de dinosaures, qu’ils ont baptisé Bajadasaurus pronuspinax.

Décelé à proximité de Bajada Colorada, une petite ville de la Province de Neuquén en Patagonie (Argentine), les analyses du fossile de l’animal effectuées par les experts ont démontré que ce dernier aurait vécu il y a 140 millions d’années et ferait très certainement partie d’une sous-espèce de la famille des Dicraeosauridae, qui appartient à l’ordre des Sauropodes.

« Les sauropodes sont les grands dinosaures au long cou et à la longue queue, mais il s’agit précisément d’une petite famille au sein des sauropodes qui mesuraient environ 9 ou 10 mètres de long », commente le Chercheur en paléobiologie et auteur principal de l’étude Pablo Gallina.

Restes de la mâchoire et des dents, CONICET

Si un vertébré d’une dizaine de mètres peut nous paraître immense en tant qu’êtres humains, il faut savoir que les Sauropodes se démarquent des autres dinosaures justement par leur taille imposante, comprise en règle générale entre 12 et 40 mètres.

De ce fait, il va sans dire que les spécimens de l’espèce Bajadasaurus pronuspinax n’étaient pas forcément les plus élancés.

Ceci dit, ils ne manquaient pas d’originalité pour autant et possédaient un atout qui leur est propre.

Le détail qui fait toute la différence

« Nous sommes à peine en février, mais Bajadasaurus pourrait bien être le dinosaure le plus impressionnant de 2019 » déclare le Paléontologue écossais de l’Université d’Edimbourg Steve Brusatte en apprenant la nouvelle, et pour cause !

Contrairement à la plupart de ses compères Sauropodes, Bajadasaurus pronuspinax est doté d’épines encore jamais croisées auparavant.

Scientific Reports, Gallina et al., 2019

« Cette espèce n’était pas remarquable par sa taille. En revanche, il avait d’autres caractéristiques anatomiques particulières : des épines inclinées vers l’avant qui couraient dans le cou et le dos en prolongement de leurs vertèbres », affirme le Professeur Gallina.

À vrai dire, les chercheurs ne connaissent pas encore exactement la raison pour laquelle il était muni de ces piquants, même s’ils ont déjà leur avis sur la question.

Pour certains, il s’agirait très probablement d’un moyen biologique de « défense passive ».

En d’autres termes, elles lui auraient servi à éloigner les ennemis, qui, à la vue de cette coiffe haute et effrayante, rebrousseraient chemin par peur de se blesser, ou pire encore, de se retrouver embrochés.

Pour d’autres par contre, qui estiment que ces fameuses épines étaient bien trop fines et fragiles pour pouvoir être considérées comme une menace quelconque par les prédateurs, il se pourrait que la crête ne fût autre qu’une sorte de « régulateur naturel de température corporelle », surtout lorsque l’on sait qu’à cette époque de l’Histoire, la Patagonie était une région extrêmement chaude et peu humide.


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