Redstone Test Center, U.S. Army.

Mis au point pour la toute première fois dans les années 1950, la technologie laser fait à présent partie intégrante de nos vies.

Destinés à émettre une lumière vive, on trouve des lasers aussi bien dans les graveurs DVD que dans les lecteurs de code-barres, mais également en médecine, ou encore en astronomie pour mesurer des distances.

Mais durant cette dernière décennie, la communauté scientifique s’intéresse de très près à l’anti-laser, qui, par opposition, vient absorber la lumière (et non pas la créer pour la réfléchir).

S’il en existe déjà quelques-uns depuis 2011, les chercheurs autrichiens ont tout récemment construit un prototype d’une performance sans égale…

Un projet qui dépasse de loin toutes les attentes

Menée par un groupe de scientifique de l’Université de Vienne, une expérience a prouvé qu’il est tout à fait possible de fabriquer un CPA (ou « Coherent Perfect Absorber », autrement dit un anti-laser) de type « aléatoire ».

Il faut savoir que pour le moment, ceux qui existent ne sont capables d’absorber la lumière uniquement de manière unilatérale, c’est-à-dire qu’ils doivent impérativement être positionnés dans la direction de l’onde émise par le laser pour pouvoir la faire disparaître.

Bien que ce soit déjà une avancée technologique incontestable, il s’avère que dans ce cas précis, le prototype conçu par les chercheurs se veut encore plus élaboré et complexe que tout ce qui a pu être proposé auparavant.

« Jusqu’à présent, les anti-lasers n’étaient fabriqués que dans des structures unidimensionnelles sur lesquelles la lumière laser était dirigée du côté opposé. Notre approche est beaucoup plus générale : nous avons pu montrer que même des structures bidimensionnelles arbitrairement compliquées peuvent parfaitement absorber une onde adaptée. Ce nouveau concept peut ainsi être utilisé pour une gamme d’applications beaucoup plus large », déclare le Professeur en physique théorique et auteur principal de la recherche Stefen Rotter.

Wikipedia Commons

Un outil qui servira dans de nombreux domaines

Sur la base de calculs poussés et de diverses simulations informatiques, le Professeur Rotter et son équipe ont alors pu construire leur appareil ingénieux.

Pour s’assurer de son bon fonctionnement, ils ont tout simplement installé plusieurs appareils laser un peu partout à travers une pièce ainsi que leur prototype d’anti-laser au centre.

Doté d’une antenne, celle-ci va capter tous les signaux entrants pour finir par les avaler, littéralement.

« Les ondes qui sont dispersées de manière complexe sont vraiment tout autour de nous. Pensez à un signal de téléphone portable qui est réfléchi plusieurs fois avant qu’il n’atteigne votre appareil. Imaginez, par exemple, que vous puissiez régler le signal de votre téléphone de sorte qu’il soit parfaitement absorbé par son antenne. » explique M. Rotter.

Et de toute évidence, les premiers résultats de leur expérience sont très prometteurs, car leur anti-laser aléatoire a réussi à capter pas moins de 99,98 % des ondes laser présentes dans la pièce.

Mais en attendant que ce projet soit optimisé, les scientifiques sont intimement persuadés que leur invention servira dans de nombreux domaines différents à l’avenir, notamment en médecine pour effectuer des opérations chirurgicales compliquées et qui demandent de la minutie, dans l’armée pour contrer les armes ennemies ou encore en matière de téléphonie mobile.

D’une manière plus générale, cette nouvelle technologie pourra être utilisée « pour tout scénario dans lequel les ondes doivent être parfaitement focalisées, acheminées ou absorbées » comme le rappellent les chercheurs.


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