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Les civilisations anciennes continuent à donner du fil à retordre aux curieux et experts de ce vaste domaine. Si les pyramides de Gizeh et leurs chambres secrètes, la fin de l’ère Maya, ou encore le site de Stonehenge restent des secrets indéchiffrables, certains points sombres de l’Histoire de l’humanité commencent à se révéler.

Grâce à plusieurs années d’effort et de recherche, l’un des mystères les mieux gardés connaît enfin un dénouement. Les grandes dynasties chinoises n’auraient jamais été aussi simples à discerner.

Une éternelle confusion

Si chaque civilisation est unique dans son genre, certains éléments fondateurs restent similaires. Les constructions pyramidales sont par exemple retrouvées dans divers coins de l’Ancien Monde, sans qu’aucun lien apparent ne soit établi entre elles.

Loin d’être un effet de mode ou un plagiat historique des bonnes idées, ce « manque d’originalité » s’explique par la stabilité exceptionnelle de ces structures et pour l’infinité de possibilités qu’elles offrent aux architectes les plus inspirés.

L’empire du Milieu a pris part à cette tendance et bon nombre des empereurs les plus puissants de l’époque ont souhaité y être enterrés. Dispersées à la périphérie de la grande ville de Xi’an, le long des rives du fleuve Wei en Chine, ces tombes funéraires uniques suivent une logique assez étrange.

Là où se trouve la majorité des pyramides de Chine, Wikipedia Commons

Si la plupart sont alignées suivant les quatre points cardinaux, certaines sont plus ou moins légèrement déviées de ces axes. Le chercheur italien Giulio Magli pense avoir découvert la raison derrière cette « désorganisation ».

Magli est un spécialiste d’archéoastronomie, domaine fascinant alliant l’étude des objets célestes et l’archéologie. Il nous apprend qu’aucune erreur de calcul ne peut expliquer ces rotations, estimées entre 8 et 14 degrés. Pour lui, la diversité des traditions familiales est plus le point à explorer.

Pour certaines, les points cardinaux nord, est, sud et ouest sont tous d’importants représentants de « la puissance » inspirée de la nature. Pour d’autres, l’ultime symbole du pouvoir réside ailleurs.

Une métaphore familière

Qin Shi Huang, probablement l’empereur à l’origine du nom « Chine », a souhaité être enterré selon l’axe nord-sud et a ordonné la construction d’une armée de guerriers en terre cuite, actuellement important site touristique, pour surveiller sa tombe.

Cependant, les empereurs qui ont suivi n’ont pas tous fait le même choix. Gaozu des Han a préféré l’éternité sous une pyramide pointée vers le sud, près du point cardinal des 167 degrés. La contradiction n’a fait que persévérer.

Tumulus recouvrant la tombe de l’Empereur Jing Of Han (R. 156-141 BCE), localisé en dehors de Xi’an Brücke-Osteuropa, Wikipedia Commons

Selon le chercheur, la réponse se trouve dans le phénomène de précession. Les données paléomagnétiques, c’est-à-dire l’historique des changements du champ magnétique terrestre, expliquent que la direction de l’axe de rotation de la Terre vis-à-vis des pôles célestes a changé de façon lente et graduelle.

Cette vacillation prend environ 25 700 ans pour former un cercle entier. Cela signifie que ce qui est aujourd’hui considéré comme « nord céleste », soit l’alignement avec l’étoile Polaris, ne l’a pas toujours été à travers les millénaires.

D’après l’étude publiée dans Archaeological Research in Asia, retracer le chemin de Polaris a mené aux mêmes points d’orientation des tombes de certains empereurs au moment de leur décès, positions considérées illogiques pour très longtemps.

Il s’agit encore d’une théorie, mais Magli soutient fortement son idée en s’appuyant sur le fait que Polaris était une étoile lourde de sens dans la tradition chinoise, honorée comme le « Grand empereur des cieux ».


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