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La vie quotidienne demande de l’organisation, entre le travail et les études, il est important d’avoir le sens des responsabilités et des priorités surtout. Cependant, la question qui se pose est de savoir quelle tâche faire en premier, faut-il se focaliser sur la plus urgente ou la plus rentable ?

Des scientifiques vont peut-être vous apporter des éléments de réponses à travers une expérience menée sur le sujet.

Une prise de conscience face à la vie

Une étude publiée récemment dans le Journal of Consumer Research a tenté de mettre en évidence notre raisonnement lors du choix des tâches à accomplir dans notre quotidien ou notre vie professionnelle.

Cette recherche a été principalement dirigée par Meng Zhu, chercheur sur le comportement des consommateurs, à l’Université Johns Hopkins. Et c’est à travers l’expérience personnelle de Zhu qu’est née cette volonté d’étudier les véritables priorités de la vie. Elle-même s’est vue toujours reporter des événements importants et des rendez-vous essentiels, afin d’accomplir les tâches bien plus banales, comme celle de répondre à des mails.

Elle a eu une véritable prise de conscience après que des personnes de son entourage aient découvert qu’ils étaient atteints de cancers en phase terminale, et la naissance de son troisième enfant. Elle a donc essayé de comprendre le mécanisme psychologique derrière le raisonnement humain face aux choix, à travers une expérience effectuée avec la collaboration de plusieurs de ses confrères.

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Une expérience qui en dit long

L’équipe a mis au point plusieurs sessions de tests qui comprennent 124 tâches attribuées à deux personnes et consistant à faire des critiques de produits. La différence entre les tâches était la récompense pour chacune d’entre-elles.

Les compensations étaient aléatoirement attribuées aux tâches, allant de trois à cinq chocolats. Et ce qui a pu être constaté, c’est que les deux participants ont choisi la tâche qui rapportait le plus de récompenses.

La deuxième phase de l’expérience, un second facteur a été ajouté à l’équation qui est l’urgence. L’équipe a alors désigné une tâche qui doit être réalisée en 10 minutes, tandis que les autres avaient un délai de 24 heures. Cependant, les récompenses étaient différentes, alors que les participants pensaient qu’elles étaient aléatoires, les récompenses étaient en fait attribuées de la moins importante, correspondant à la tâche la plus urgente, à la plus importante pour les autres tâches.

Malgré ce facteur qui aurait pu influencer leurs choix, 31% ont choisi de commencer par la tâche la plus urgente, mais la moins rentable. Et pour tester encore plus l’influence de l’urgence et des récompenses, le chocolat a été remplacé par de l’argent, et les résultats ont été presque similaires.

D’après des sondages effectués par les auteurs de la recherche, il a pu être constaté que les personnes qui sont occupées avaient tendance à choisir les tâches les plus urgentes. Zhu affirme que cette tendance peut rendre les personnes chroniquement sensibles à la pression du temps, et qu’ils peuvent devenir esclaves des tâches à accomplir.

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Cette notion d’urgence n’est pas nouvelle, elle est d’ailleurs utilisée depuis de nombreuses années par les grandes enseignes de vente. C’est un argument marketing imparable qui encourage le consommateur – avec une politique d’offre limitée dans le temps – à acheter leur produits au plus vite.

Ashwani Monga, chercheur à l’Université Rutgers qui n’a cependant pas participé à l’étude, déclare que cette expérience nous permet de déduire que le facteur de la durée peut réellement changer le calcul de la prise de décision. Il est possible, rien qu’en attribuant une durée limitée à une chose, de détourner l’attention d’un facteur important qui est la rémunération.

Dernièrement, une matrice de décision a été créée en se basant sur des principes du président Dwight D. Eisenhower, afin d’aider les gens à trier les tâches de leur quotidien, des plus importantes et urgentes aux tâches capables d’être reportées.

En se basant sur ce principe, mais surtout sur les conseils de chercheurs et spécialistes, il est recommandé de faire des choix dans le présent pour empêcher le futur de choisir inconsciemment le plus urgent, mais pas le plus important pour autant. Notamment en définissant des heures de travail précises, surtout pour l’utilisation des courriers électroniques et des smartphones.

Cependant, changer sa réflexion et sa façon d’entreprendre ses décisions est un combat qui n’est pas toujours évident. Comme le confirme Zhu, qui tente à tout prix de changer ses priorités, surtout après sa troisième maternité. Elle déclare que la clé pour combattre notre parti-pris inné vers les choses urgentes, est de penser aux résultats avant de se précipiter dans ses choix.


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