Richard Elzey/Flickr

La psychologie humaine est si complexe que la science n’est pas parvenue à expliquer l’origine des diverses phobies qui hantent l’enfance de certaines personnes jusqu’à l’âge adulte ou qui apparaissent, pour d’autres, à un moment ou à un autre de leur vie. Il s’agit d’épisodes de peur exagérée qui s’installent dès la confrontation avec le facteur déclenchant.

Cette réaction est généralement inexplicable et illogique, telle que l’appréhension ressentie dans des endroits clos et/ou sombres, à bord d’un avion, durant des soins médicaux, ou encore la panique qui prend beaucoup de gens à la simple vue des araignées. Cette dernière phobie est parmi les plus répandues.

À ce propos, une étude a établi que le principe de guérir le mal par le mal semble opérer une nette amélioration dans l’atténuation du degré de panique réactionnelle atteint au contact avec les aranéides.

En effet, cette étude a travaillé sur l’exposition des patients à la parfaite illustration de l’anthropode ; il est question de l’homme-araignée, ou plus simplement de « Spider-Man ».

Manifestement, les pouvoirs de ce héros que tout le monde connaît ne se limitent pas à sa capacité à escalader les murs, à s’accrocher à n’importe quelle surface par les mains ou les pieds — à la façon d’une araignée — ou à sa superpuissance défiant tous les obstacles dans le seul but de démasquer les malfaiteurs.

Spider-Man est doté d’un sixième sens, une sorte de système d’alerte, voire un don de précognition qui l’avertit de l’avènement proche de tout danger que Peter Parker a baptisé de « puissance d’araignée ».

L’histoire raconte qu’une morsure d’araignée est à l’origine des pouvoirs transmis à Peter, personnage dont la vie s’est dédoublée depuis l’incident et l’a incité à dissimuler son identité derrière le célèbre costume rouge et bleu de Spider-Man, assorti de plusieurs accessoires et dispositifs d’auto-défense, dont les lance-toiles mécaniques d’araignées qui l’aident entre autres, à s’agripper à tout.

Courtney McEwen/Pexels

Le plus paradoxal de tout cela est que ce personnage adulé par tous est la représentation humaine de l’araignée, cet arachnide — bien que créature principalement inoffensive — qui demeure source de panique et de phobie chez un grand nombre d’individus.

Pour en revenir à notre récente étude, il a été démontré que le fait de regarder Spider-Man permet de réduire l’arachnophobie – ou la peur des araignées – voire, la traiter dans certains cas.

Effectivement, une expérience relatée dans un article validé par la revue Frontiers in Psychiatry, a été menée par deux scientifiques — fans des super-héros — sur un échantillon de 424 adultes.

Ceux-ci ont été amenés, individuellement, à regarder au hasard, l’une des quatre vidéos des éditions Marvel qu’on leur a présentées : 2 clips dont l’un sur Spider-Man et l’autre de « Ant-man ». Les deux autres vidéos sont défilement d’extraits de Nature scene et un générique d’une production Marvel sur un rythme effréné d’un de leurs films.

Le but de l’expérience était de se renseigner sur l’effet de ce visionnage sur la phobie des gens envers les araignées et les insectes, via l’exposure therapy ou la thérapie de l’exposition, étayant la théorie selon laquelle une exposition régulière et une familiarisation avec la source du mal permet l’atténuation des niveaux de la phobie qui varient du plus fulgurant au moins incommodant.

Une expérience, dans le même sens, a également encouragé les personnes atteintes de cette phobie à dormir aux côtés d’un terrarium abritant une tarentule endormie, façon à leur enseigner que les araignées passent plus de temps à dormir qu’à menacer leur entourage.

Les deux épreuves ont eu pour conséquence la baisse des effets de l’arachnophobie sur les sujets ayant visionné notamment les passages de Spider-Man et ceux qui se sont prêtés à la deuxième expérimentation.

Pour valider l’impact de ces études, il serait intéressant de recueillir, à postériori, les témoignages de ces mêmes participants — qui auraient vécu à la suite de ces essais, un incident réel et impromptu d’une rencontre avec des araignées — pour pouvoir se prononcer sur la persistance ou non des mêmes réflexes face à ces situations.


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