Austin Human/Unsplash

D’après les statistiques effectuées par la NASA, un peu plus de 200 météorites tombent chaque jour sur notre planète, mais aucune d’entre elles n’a encore fatalement atteint quelqu’un, car la plupart s’écrasent dans des lieux complètement déserts ou coulent dans nos océans.

Ce constat peut paraître peu probable au regard de ces chiffres et lorsque l’on sait que c’est justement ce type de corps célestes qui a causé la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années, et pourtant, à l’heure actuelle, seule une femme a officiellement été référencée comme étant la victime, ou plutôt la miraculée, d’une météorite qui a frappé la terre durant les années 1950.

Retour sur un évènement absolument unique et pour le moins déconcertant…

Une histoire complètement hors du commun

C’est dans le sud-est de l’Alabama, dans la petite ville paisible de Sylacauga, que l’Américaine Ann Hodges a connu l’histoire la plus invraisemblable qui puisse arriver à une femme qui fait une sieste : être subitement frappée par une météorite.

Assoupie sur son canapé un après-midi de novembre 1954, elle était bien loin de s’imaginer qu’un objet extraterrestre de pas moins de 4 kg allait traverser l’atmosphère pour s’abattre directement sur sa hanche, en plein milieu de son salon.

Fort heureusement, l’impact du fragment de roche spatiale a largement été amoindri grâce à la radio sur laquelle il a atterri avant de la toucher, ce qui lui a visiblement sauvé la vie.

Ann Hodges

N’ayant pour blessures qu’un énorme bleu, la version rocambolesque de Mme Hodges a tout de suite été remise en cause par le gouvernement qui n’a pas tardé à envoyer un groupe d’experts de l’US Geological Survey sur les lieux de l’accident pour vérifier ses dires.

Malgré les dizaines de témoins qui ont vu « une boule de feu, semblable à un gigantesque arc de soudure, accompagnée d’importantes explosions et d’un nuage brun », les autorités sont restées sceptiques et pensaient intimement, compte tenu du climat politique de l’époque, que c’était une tentative d’espionnage de la part de l’armée soviétique.

Mais au grand étonnement de tous, il s’est avéré que les analyses ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’une violente chute d’une météorite et que Mme Hodges en était la rescapée.

Des séquelles davantage psychologiques que physiques

Si la gigantesque ecchymose d’Ann a lentement tendu à disparaître au fil du temps, il n’en a malheureusement pas été de même pour le traumatisme moral qu’elle a subi.

Après tout, rappelons que l’on « a plus de chances d’être touché simultanément par une tornade, un éclair et un ouragan » que d’être frappé un jour par une météorite, comme l’explique le Professeur d’astronomie du Florida State College Michael Reynolds.

En plus de ne s’être jamais vraiment remise du choc émotionnel qu’a engendré l’accident, elle s’est retrouvée embarquée au cœur d’une guerre médiatique et judiciaire sans fin tout aussi pénible à vivre.

Ann Hodges

Jugeant que le fragment de roche lui revenait de droit, la propriétaire de l’appartement dans lequel elle vivait avec son mari s’est manifestée, estimant à son tour qu’elle avait le droit de le garder.

Tombant peu à peu dans la dépression et endiguée dans de multiples procès avec sa propriétaire pendant près de 2 ans, Mme Hodges a finalement obtenu gain de cause en 1956, non sans peine.

Soupçonnée à tort de simplement vouloir s’enrichir sur le dos de la météorite, Ann a légué gratuitement sa météorite au Musée d’Histoire naturelle de l’Alabama, où il se trouve toujours aujourd’hui, avant de succomber d’une insuffisance rénale en 1972.

« Ann n’était pas une personne qui recherchait les feux de la rampe, les Hodges n’étaient que de simples paysans, et je pense vraiment que c’est toute cette attention qui a causé sa perte » déclare le Directeur du Musée, Randy Mercredy.


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