Mars possède deux Lunes assez singulières — en comparaison avec « la nôtre » — dont la plus grande et la plus proche est Phobos. Celle-ci oscille autour de sa planète en ligne avec son équateur trois fois par jour martien, communément appelé « sol ».
Étant donnée la vitesse de déplacement de Phobos, sa transition ne dure jamais plus de 30 secondes. De plus, elle ne recouvre que partiellement le Soleil, ce qui fait que les éclipses solaires sont, certes, beaucoup plus fréquentes que sur Terre, mais souvent annulaires.
Malgré ce laps de temps très limité, l’atterrisseur Mars InSight n’a pas manqué de capter un évènement inhabituel. Il s’agit d’un signal enregistré par le sismomètre du vaisseau, pendant une éclipse de Phobos, et indiquant un éventuel mouvement du sol, qui se traduirait par un tremblement de terre, et ce par une légère inclinaison sur le côté.
En effet, voulant vérifier la possibilité de voir des effets des éclipses se produisant sur Terre, survenir également sur la planète Mars, des chercheurs de l’Institut de géophysique de l’ETH Zurich ont été assez surpris de cette découverte.
Les effets dont nous parlions consistent, selon le sismologue Simon Stähler, en un refroidissement de l’atmosphère, suivi de rafales rapides.
Bien que les capteurs de Mars InSight n’aient signalé aucun de ces changements lors des transits de Phobos, ceux-ci ont été enregistrés par les cellules solaires. Ce qui était tout à fait prévisible, puisque la Lune en question peut dissimuler l’équivalent de 40 % de la lumière du Soleil.
Par conséquent, Phobos crée une ombre, qui à son tour, empêche l’exposition à la lumière, à un taux parfaitement facile à évaluer. En parallèle, grâce à un magnétomètre l’équipe a pu mesurer le champ magnétique sur Mars, et elle a découvert une baisse de courant semblable à celle du panneau solaire.
Pour sa part, Stähler a exprimé son étonnement face à ce signal qualifié de hors du commun, et qu’on pensait, à tort, être une simple réplique à la marée de la Lune.
Les experts ont émis plusieurs hypothèses pour expliquer cette lecture, dont la contraction de l’attache reliant le sismomètre à l’atterrisseur. Mais ils y ont vite renoncé, d’autant plus que cela aurait dû provoquer une inclinaison opposée au signal lu par l’appareil. D’un autre côté, aucun changement atmosphérique n’a été observé qui pourrait avoir provoqué une telle réaction.
Le sismologue Martin van Driel explique par ailleurs que ce qui a fait basculer l’instrument ne peut être que le refroidissement du sol et sa déformation.
L’équipe s’est basée sur un évènement similaire, qui s’est déroulé en Allemagne, à l’Observatoire de la Forêt-Noire, lorsque l’on a démontré que les sismomètres réagissent aux bouleversements thermiques dans le pilier sismique d’une façon immédiate.
L’intérêt de cette étude réside dans le fait qu’elle permette aux scientifiques de prédire avec plus de précision l’avenir de Phobos et de comprendre enfin le mystère de « la naissance » de la planète rouge.
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