Le prestigieux prix du photographe de la faune de l’année récompense la meilleure œuvre photographique.  L’année passée, la photo qui avait remporté le grand prix était unique et impressionnante. C’est du moins ce qu’on croyait avant que l’intégrité de cette image ne soit dernièrement remise en cause.

Des soupçons fondés

Marcio Cabral est le photographe lauréat 2017 du prix du photographe de l’année dans la catégorie « Animaux dans leur environnement », avec son cliché « The Night Raider ».

Selon Cabral, il a fallu trois années dans les plaines du Brésil, bravant les éléments et les terrains dangereux à la recherche de l’instant unique. Et il a pu prendre une photo d’un tamanoir en pleine nuit à côté d’une fourmilière couverte de larves fluorescentes.

C’est d’ailleurs une photographie qui lui a valu de remporter le prix de l’année 2017, ainsi qu’une récompense de 1 418 euros et une place de choix au musée d’histoire naturelle de Londres.

Cependant, un anonyme a envoyé une image de comparaison d’un fourmilier empaillé, aux portes de Portão do Bandeira du Parc National d’Emas au Brésil. La ressemblance était très troublante avec celui de Cabral, ce qui a semé le doute sur l’authenticité et la véracité du cliché présenté.

Une équipe d’experts composée de cinq scientifiques indépendants ont alors procédé à une expertise approfondie des deux photographies, notamment au niveau de la pose, les marques, la forme et la fourrure de l’animal. Les conclusions étaient sans appel, l’image était bel et bien truquée, il s’agissait en fait du même animal empaillé dans les deux cas.

Natural History Museum.

Des accusations vivement rejetées

Malgré les faits présentés, le photographe continue de nier tout trafic ou montage de sa photographie, et affirme avoir saisi le bon cliché au bon moment.

Mais pour sa défense, il est incapable de présenter un dossier brut comprenant d’autres photos de ce fourmilier, même s’il prétend avoir un témoin oculaire qui atteste avoir vu l’animal en vrai.

Suite aux conclusions des experts, Cabral s’est vu disqualifié de la compétition avec une interdiction définitive de se représenter à ce concours dans les prochaines années. Le musée a déclaré un nouveau gagnant.

Ce cas n’est cependant pas isolé, car le concours a connu une situation similaire en 2009 avec le photographe José Luis Rodriguez et sa photo intitulée « Storybook Wolf ». Il avait utilisé un cliché d’un loup de zoo en le faisant passer pour un loup sauvage, mais avait nié avoir triché. Sa disqualification était immédiate, laissant le concours sans lauréat cette année-là.

 


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