Merlin Fulcher

Dans l’imaginaire collectif, une ville isolée est forcément éloignée de toute civilisation, très certainement perdue au beau milieu de nulle part et où les quelques habitants regroupés en petites tribus ne peuvent malheureusement avoir aucun contact avec le monde extérieur.

Même s’il existe effectivement de nombreuses régions de ce type dans le monde, sommes-nous vraiment sûrs qu’elles soient si isolées que l’on pourrait le penser ?
Après tout, il se pourrait très bien qu’elles soient beaucoup plus proches du monde moderne que l’on ne pourrait le penser, mais que leurs résidents font le choix personnel de ne pas l’embrasser.

Et à l’inverse, il est possible que des villes que nous connaissons tous soient en fait les plus compliquées d’accès au monde…

Des terminaisons difficiles à définir

Bien qu’il puisse sembler simple d’élire la ville la plus isolée du monde, il faut savoir que dans les faits, la tâche est nettement plus rude qu’elle n’y paraît, car tout dépend de la définition que l’on se fait de chaque mot.

Ainsi, si l’on part du principe qu’une ville est une zone où l’on trouve une concentration humaine relativement importante et que l’isolement est défini comme étant la difficulté avec laquelle ses habitants parviennent à sortir de celle-ci, nous pouvons déclarer que la grande gagnante est Iquitos, la capitale du département péruvien Loreto.

Enfouie en plein cœur de la forêt amazonienne, elle abrite pas moins de 371 000 habitants, mais ne dispose d’aucune route et se veut, par conséquent, à au moins 4 jours entiers de Yurimaguas, la ville la plus proche géographiquement.

Vue satellite d’Iquitos/NASA

Même si Iquitos dispose d’un petit aéroport qui effectue souvent des vols jusqu’à Lima, seules les personnes physiques sont autorisées à voyager, si bien que les résidents doivent constamment attendre que les marchandises arrivent au port, qui se situe à quelque 2 600 km de distance.

Par contre, si l’on estime que l’isolement d’une ville doit prendre en compte les moyens et le matériel dont elle dispose pour assurer le bien-être de ses citoyens, Petropavlovsk-Kamchatsky est sans aucun doute la moins bien lotie de toutes.

Située à l’Extrême-Orient de la Russie, cette ville portuaire de 179 000 habitants a été construite de surcroît à proximité de volcans actifs dans une région où les conditions météorologiques sont extrêmes et où, à fortiori, les routes se veulent inexistantes.

Moscou se situant à 4202 km de Petropavlovsk-Kamchatsky, les lieux habités les plus proches sont l’Alaska ou la Corée du Nord…

Mais si ces deux villes ne sont pas très connues du grand public, d’autres en revanche, toutes aussi coupées du reste du monde, sont de renommée internationale et font même rêver bon nombre d’entre nous.

L’habit ne fait pas le moine

Derrière ses plages de sable fin, ses eaux turquoises et ses hauts palmiers, difficile de croire que la capitale hawaïenne Honolulu qui compte presque 400 000 citoyens et qui attire chaque année des milliers de visiteurs soit en fait l’une des agglomérations les plus en retrait de la planète, et pourtant !

Partant du principe qu’elle est la seule ville de l’État à avoir plus de 50 000 habitants, les autres régions étant principalement des petits îlots très peu peuplés, la commune la plus développée à proximité directe se trouve être San Francisco, à 2 300 km.

Honolulu vue du cratère Diamond Head.
Cristo Vlahos/Wikipedia Commons

De ce fait, tandis qu’en apparence sa vie nocturne et son architecture laissent penser que l’économie et le quotidien s’y passent plutôt bien, il s’avère que son éloignement géographique altère grandement le niveau de vie de la population d’Honolulu, notamment quant à la nourriture qui y est trois fois plus chère que dans n’importe quel autre État américain, de même que l’essence, les factures d’eau, de gaz ou d’électricité.

Cependant, elle comporte un avantage : les vols entre Hawaï et le reste des États-Unis sont extrêmement nombreux, permettant ainsi aux riverains de circuler tout à fait librement sans avoir l’impression d’être reclus dans leur coin.

De toute évidence, ce n’est pas le cas de la capitale de l’Australie-Occidentale Perth.

Malgré sa population qui avoisine les 2 millions d’habitants, le fait de se retrouver à l’extrême sud d’un continent déjà très en retrait par rapport au reste du monde n’arrange en rien la situation.

« Perth est tellement isolée qu’il est plus rapide, plus facile et moins cher de se rendre à Bali que de se rendre sur la côte est. Pour y accéder, vous devez traverser la plaine de Nullarbor, la plus grande exposition au monde de substrat rocheux calcaire. C’est une longue route droite et déserte » déclare Lacy Gow, médiatrice familiale vivant sur les lieux.

Si d’un côté Perth donne sur l’immensité de l’océan Indien, de l’autre, la ville de plus de 100 000 habitants la plus proche est Adélaïde, qui se situe à 2 104 km à l’Ouest…


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