Dans le monde d’aujourd’hui, les girafes et les éléphants doivent se sentir bien seuls, leur grande taille étant devenue exceptionnelle. Mais la rareté des créatures géantes n’a pas toujours été la règle.

En effet, les animaux étaient bien plus volumineux par le passé ! Des reptiles aux mammifères en passant par les insectes, le gigantisme était de mise.

Alors que les catastrophes naturelles et les modifications climatiques ont fondamentalement modifié la faune terrestre au cours des millénaires, l’être humain demeure fasciné par les gigantesques bêtes ayant peuplé notre planète. De telle sorte que certains scientifiques travaillent d’arrache pied pour essayer de faire renaître des espèces disparues il y a fort longtemps…

Des libellules géantes

Nous savons depuis un certain temps déjà que durant la période permienne (il y a 300 millions d’années), les insectes étaient nettement plus gros. L’exemple de Meganeura est le parfait reflet du gigantisme des insectes de cette époque. Cette méga libellule était un véritable monstre dont l’envergure dépassait les 70 centimètres.

C’est le cas aussi d’Arthropleura, un millepatte géant pouvant facilement atteindre une longueur de 3 mètres.

Toutefois, l’atmosphère terrestre comprenait près de 50 % d’oxygène en plus à l’époque.

Les chercheurs ont cultivé de très grandes libellules (15 % plus grandes que la normale), en élevant ces insectes du début à la fin dans des environnements similaires aux conditions d’oxygène de la Terre d’il y a des millions d’années.

La recherche, présentée lors de la rencontre annuelle de la société américaine de géologie à Denver, dans le Colorado, confirme la relation entre les anciens animaux géants et les concentrations élevées en oxygène.

Le responsable des travaux, le paléobiologiste de l’Arizona State University, John VandenBrooks déclare : « À ma connaissance, personne n’avait jamais réussi à faire croître des libellules dans des conditions de laboratoire contrôlées. »

Meganeuradae.
Hcrepin, Wikipedia Commons

« Cela nous a permis de nous demander par quel moyen les niveaux d’oxygène ont influencé l’évolution des insectes dans le temps. », il ajouta.

Impact de l’oxygène

Dans le but d’explorer les effets des anciens seuils d’oxygène, l’équipe de M. VandenBrooks a recueilli 11 autres « fossiles vivants », à l’instar des scarabées et des cafards, dans trois habitats présentant des concentrations différentes en oxygène.

Le premier à un niveau de 31 % d’oxygène correspondant à l’ère paléozoïque, le deuxième à 21 % correspondant au niveau actuel, et le troisième à 12 % en référence au niveau d’oxygène présent il y a 240 millions d’années (le niveau le plus bas de la planète depuis un demi-milliard d’années).

Meganeura (modèle).
GermanOle, Wikipedia Commons

Ils ont découvert que les libellules et les coléoptères grandissaient plus vite et de manière plus importante dans un milieu riche en oxygène, alors que les cafards grandissaient plus lentement et gardaient la même taille.

Et enfin, toutes les espèces de punaises, à l’exception de deux, sont devenues plus petites que la normale à de plus faibles concentrations d’oxygène.

Pour John VandenBrooks, les mesures du volume de l’appareil respiratoire des insectes de l’expérience pourraient être corrélées à celles d’insectes piégés dans de l’ambre, ceci nous fournit un outil fiable pour déterminer les niveaux d’oxygène des époques encore peu étudiées.


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