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Avant l’invention des GPS, téléphones portables et autres moyens de communication, il n’était pas rare que des gens se perdent en mer ou en plein désert. Et souvent, lorsque l’un d’eux succombait, les autres n’avaient pas d’autres choix que de le manger pour survivre.

Mais, même sans devoir arriver à des extrémités pareilles, les cannibales ont toujours existé et existent toujours. Comprenons dans cet article ce qui se passe dans leurs corps.

L’histoire du cannibalisme

Dans un article publié sur le site BBC, le Dr. Silva Bello, du Natural History Museum de Londres, explique que les premiers Hommes à s’être nourri de leurs semblables étaient les Hommes de Néandertal. Ceci ayant eu lieu en France, il y a 100 000 ans.

En effet, 15 000 vestiges de corps humains d’adultes et d’enfants présentant des signes de cannibalisme ont été retrouvés dans une grotte près de Bristol, pas loin de l’Angleterre. Ces derniers enlevaient la peau et les articulations des os puis les mâchaient. Certains auraient même cassé les os afin d’en extraire la moelle.

Beaucoup plus tard, durant le 20e siècle, une pratique appelée « le cannibalisme médicinal » avait pris place en Europe. Cette dernière consistait en l’administration de sang en tant que remède pour certaines maladies. Sauf que le sang administré pouvait être porteur d’un virus ou d’une maladie telle que l’hépatite ou même Ebola, ce qui contribua à la propagation de ces épidémies.

Mais le cannibalisme est aussi responsable dans l’apparition d’une maladie toute aussi grave.

La maladie de Kuru

Dans un voyage mêlant ses deux passions, l’aventure et la médecine, le Dr. Michael Alpers s’est rendu en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1961, dans une région nommée Eastern Highlands, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fut servi.

Il fit la connaissance des Fore, une tribu qui vivait dans les montagnes et qui pratiquait le cannibalisme à des fins gastronomiques.

Dans une étude sur le sujet, il raconte que cette même tribu connaissait une maladie étrange qu’ils avaient appelé Kuru, ce qui signifie « trembler de peur ». Chaque année, environ 200 personnes en mourraient.

Cette maladie se manifestait par des tremblements, une incapacité de travailler, allant à une perte des capacités corporelles, une dépression et une instabilité émotionnelle, qui se traduisait par des rires hystériques.

En étudiant la maladie, le Dr. Alpers a fait deux constats. Le premier étant que la maladie n’était pas causée par un virus, un parasite, une bactérie, ou un champignon.

Le second étant qu’elle n’apparaissait que chez les femmes et les enfants.

Dans une interview accordée à Cosmos Magazine, il explique que lorsqu’il a associé ses observations à leur pratique du cannibalisme, il s’est rendu compte que les femmes et les enfants mangeaient les cerveaux, tandis que les hommes étaient plutôt friands de la peau humaine.

Ajouté à cela, le fait qu’après la prohibition du cannibalisme, la maladie commençait à disparaître chez les jeunes sujets.

Dans les études qui ont suivi, il a mis la main sur l’agent pathogène, le « prion ». Celui-ci est une protéine ayant une conformation anormale qui, une fois dans l’organisme, affecte les protéines normales et les transforme en prions également, provoquant ainsi des maladies neurodégénératives.

Ils sont responsables du ‘’syndrome de la vache folle’’ ainsi que de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui serait à l’origine de la maladie de Kuru. En effet, l’explication la plus plausible sur la survenue de cette dernière est que les Fore aient mangé une personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, ce qui a propagé cette dernière.

Au-delà du fait que cela soit immoral et contraire à l’éthique, vous savez maintenant que, si l’envie de goûter à la chair humaine vous prenait, cela aurait sur vous des conséquences fatales.

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