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L’hématophobie est définie comme la peur panique et irrationnelle du sang.

Si certaines personnes ne ressentent absolument aucun malaise lorsqu’elles voient du sang, d’autres en revanche peuvent aller jusqu’à l’évanouissement.

Cette phobie est, d’après l’Organisation mondiale de la Santé, la troisième peur morbide la plus répandue aujourd’hui, si bien que près de 3,5 % de la population mondiale en souffre, que ce soit de manière ponctuelle ou au contraire, sur le long terme.

Pour expliquer ce phénomène, les experts de la santé se sont penchés sur les causes probables qui nous poussent à ressentir ce malêtre irrépressible dès lors que l’on aperçoit du sang…

Une phobie pas comme les autres

Bien que les médecins arrivent tout à fait à décrire ce qui se passe dans l’organisme et dans l’esprit des hématophobes, il faut savoir que les symptômes engendrés par cette phobie sont complètement différents de ceux qui découlent d’autres peurs, pour ne pas dire absolument contraires : en temps normal, lorsqu’un phobique se trouve en face de l’élément déclencheur, son cœur s’accélère et son corps tout entier est en alerte due à une montée d’adrénaline, un peu comme si le cerveau avait détecté une menace qu’il fallait fuir à tout prix pour s’en sortir indemne.

Or, dans le cas de l’hématophobie, c’est tout l’inverse qui se produit : peau qui pâlit, fréquence cardiaque qui diminue (ou « bradycardie »), sensation d’étourdissement, vision trouble, chute de la tension artérielle, sueurs froides, évanouissement…

Loin du sentiment de panique propre à toutes les phobies, l’hématophobe fait ce que l’on appelle une syncope vasovagale.

Contre-intuitive, cette réaction que l’on a pratiquement tous rencontrée au moins une fois dans notre vie (sans forcément aller jusqu’à l’évanouissement), reste un véritable mystère médical, même si de nombreuses théories tentent d’expliquer pourquoi dans le cas de l’hématophobie, le cerveau préfère le malaise à la fuite…

Le champignon basidiomycète Hydnellum peckii. Par Nathan Wilson. Flickr.

Plusieurs théories possibles

D’après une grande majorité de scientifiques, la cause la plus probable qui amène un sujet à se sentir mal à la vue du sang remonte au Paléolithique : beaucoup plus fréquente chez la gent féminine et les adolescent(e)s que chez les hommes, la syncope vasovagale due à l’hématophobie serait l’expression de notre instinct de survie.

Tandis que l’Homme préhistorique devait assurer la chasse pour nourrir sa famille et le combat parfois jusqu’à perdre la vie pour assurer sa sécurité, la vue du sang ne pouvait, à fortiori, constituer une quelconque menace.

Cependant, pour les femmes, qui avaient principalement pour mission d’assurer la descendance et la pérennité de leur foyer, et pour les enfants en passe de devenir futurs hommes et futures femmes, le sang était synonyme de danger, de blessures fatales : passer pour morts (syncope vasovagale) pouvait être considéré, à cette époque, comme l’un des meilleurs moyens de feinter les ennemis.

D’autres théories ont été avancées quant aux évanouissements suite à la vue du sang, mais restent toutefois peu probables : pour certains, la syncope vasovagale se produit lorsque notre cerveau prépare notre corps à perdre une quantité importante de sang, comme un moyen de défense.

D’après cette hypothèse, en faisant baisser brutalement la pression artérielle (qui engendre la syncope), nous nous protégeons donc d’une éventuelle hémorragie.

Seulement, nous savons que les hématophobes ne supportent pas la vue d’à peine quelques gouttes : le cerveau sachant qu’une perte de sang aussi infime n’engage en rien notre pronostic vital, pourquoi irait-il jusqu’à faire baisser notre pression artérielle ?


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