Valérie Bernard / Muséum de Toulouse

Les mauvaises herbes, les plantes sauvages, les haies, les arbres et arbustes d’ornement peuvent bel et bien servir de réservoirs de virus, et beaucoup de gens, surtout amateurs de jardins et agriculteurs, en sont conscients. L’importance réelle de ces différentes sortes d’hôtes pour les cultures voisines dépendra fortement des circonstances, en particulier lorsque s’invitent vecteurs invertébrés actifs.

Ceci étant dit, il ne faut pas faire de comparaison avec la présence de ces mêmes végétaux ailleurs dans la nature, devant nos maisons et lieux de travail ou dans les ruelles urbaines.

Très récemment, des inscriptions sur les trottoirs de la commune de Toulouse, dans le sud-ouest de la France ont été remarquées par les habitants de la région. Qui est derrière ces messages, penserez-vous ? Seulement deux botanistes fidèles à Dame Nature, des passionnés.

Valérie Bernard / Muséum de Toulouse

Molènes à fleurs dense, figuier ou même sporobole d’Inde, nous pouvons lire ici et là. Ces noms de plantes sauvages (pour la grande majorité) sont marqués à la craie où qu’elles se trouvent.

Valérie Bernard / Muséum de Toulouse

Boris Presseq, botaniste au Muséum de Toulouse et Pierre-Olivier Cochard, naturaliste membre de l’association Nature en Occitanie, lancent l’initiative en 2019, l’objectif premier étant de recenser un maximum d’espèces sauvages, des espèces pour le moins étonnantes.

« C’est l’arrêt de l’emploi des produits phytosanitaires dans les communes de France, spécifiquement à Toulouse, qui a permis la recrudescence de plantes sauvages en pleine ville » précise le blog du Muséum de Toulouse.

Depuis le mois d’avril, c’est-à-dire le début de cette « aventure » certains l’appelleraient, un grand total de 800 espèces ont été inventoriées par Cochard et son partenaire.

Valérie Bernard / Muséum de Toulouse

Boris Presseq explique à l’équipe de rédaction des Observateurs de France 24 que « Le message qu’ils ont voulu transmettre à la municipalité, c’est de continuer ses efforts pour la préservation de ces espèces sauvages.

« Ce sont des plantes qui ne sont ni nocives, ni gênantes pour le quotidien, et il n’y a pas de raison de les arracher. » précise-t-il.

« Notre démarche a aussi un but pédagogique : ces espèces amènent certains types d’insectes, voire même d’oiseaux, et participent à la diversité de la biodiversité, en plein cœur de la ville. À Toulouse, on retrouve plusieurs espèces sud-américaines. La plupart des graines viennent des boules de nourriture pour oiseaux – qui ne sont généralement pas fabriquées en France – notamment des espèces de millet (d’origine américaine). Les oiseaux picorent ces graines, et parfois, les amènent avec eux et les relâchent sur ces trottoirs, ce qui donne ces plantes ! »

Valérie Bernard / Muséum de Toulouse

« Je dirais que l’espèce la plus surprenante que j’ai pu observer est le figuier ; on a plus l’habitude de les voir dans les jardins, mais à Toulouse, elle retrouve toutes les conditions de son milieu natal méditerranéen dans les espaces publics.

Si l’on venait à laisser Toulouse à l’abandon pendant plusieurs dizaines d’années, le figuier aurait de grande chance d’être l’une des plantes les plus prospères. »

Les plantes sauvages représentent un patrimoine : celui des connaissances acquises au fil des siècles par ceux qui nous ont précédés sur cette terre. Il est donc de notre devoir de le préserver pour que ceux qui viendront après nous puissent y avoir accès.


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