Peter, Flickr

Choisi par nos parents pour nous, notre prénom nous suit toute la vie, quoi qu’il arrive.

Des recherches constatent qu’au-delà d’être une partie de notre identité, il est un facteur déterminant de notre apparence et nos agissements sociaux.

Par ailleurs, on a parfois tendance à penser que la personne que l’on vient de rencontrer porte un prénom qui lui « ressemble », alors que d’autres fois, nous rencontrons des difficultés à le lui associer, ceci a une explication…

Cela semble scientifique

Dans le cadre d’une étude réalisée par une équipe de chercheurs menée par le Docteur Yonat Zwebner à la Hebrew University à Jérusalem, on a demandé à des centaines de participants français et israéliens de choisir parmi quatre ou cinq prénoms celui qui correspondait le plus, selon eux, à la photographie qu’on leur montrait.

À chaque fois, la précision du participant fut de 25 à 40 %, meilleure que si on avait compté sur le hasard : soit de 20 à 25 %.

« Par exemple, les gens peuvent s’imaginer qu’une personne nommée Bob peut avoir un visage plus rond qu’une autre nommée Tim. » explique le Dr Zwebner. Elle pense que ces stéréotypes peuvent avec le temps, affecter l’apparence des gens.

Un algorithme fut créé à partir d’une base de données de 94 000 visages associés à leurs prénoms.

La précision de l’ordinateur à deviner les prénoms était encore une fois, meilleure que celle du hasard : « Une prophétie autoréalisatrice semble être à l’œuvre, car les preuves montrent que les régions d’apparence du visage contrôlées par l’individu (la coiffure par exemple) suffisent à produire l’effet. » déclarent les chercheurs.

Réponses : Droite, Scott; gauche, James

Les prénoms africains et américains seraient associés aux élèves causeurs de troubles par les professeurs, et à des individus violents par les employeurs.

Une étude de 2015 démontre que leurs porteurs ont moins de chance d’être appelés pour un entretien d’embauche.

Une explication socioculturelle

Comme dans le cas d’autres stéréotypes tels que l’origine ou le genre, nous serions enclins à répondre aux attentes des autres.

Cela contribuerait à façonner la personne que l’on devient pour mieux rentrer dans les normes culturelles, et ce à travers sa manière de se coiffer, s’habiller ou de se maquiller.

Une des preuves les plus concrètes serait le choix des prénoms et leur association aux caractères des personnages dans les films, séries et romans.

Une notion culturelle qui est ressortie dans l’étude du Dr Zwebner puisque les participants français avaient plus de difficultés à assigner un prénom hébreu à leurs homologues israéliens et vice versa.

Kelvyn Skee, Flickr

Si étrange qu’il puisse paraitre, un phénomène universel ferait que nos sociétés attribuent des caractères à certains prénoms d’après une recherche signée par The American Psychological Association.

Le Dr Zwebner pense que si le physique d’une personne peut être influencé par son prénom, d’autres choses peuvent également l’être : « Une fois que les gens sont conscients de l’impact possible d’un prénom, ils le choisiront soigneusement, et ils accepteront ou non le stéréotype de celui-là, ou le vaincront, tout comme notre conscience des clichés de genres » explique-t-elle.


Contenu Sponsorisé

>