Animal de la famille des équidés, le zèbre, que l’on ne présente plus aujourd’hui, est très facilement reconnaissable à son manteau à rayures noires et blanches.

Originaire d’Afrique australe, ce mammifère étonnant a longtemps intrigué la communauté scientifique qui, pendant plus d’un siècle et demi, s’est fixé comme objectif de comprendre comment et pourquoi les zèbres arborent un pelage si singulier.

Tandis que les théories sur le sujet se sont multipliées, mais sans réellement proposer de preuves tangibles, un groupe de chercheurs qui a mené une étude poussée en 2014 semble enfin avoir résolu ce mystère vieux de 150 ans…

De nombreuses hypothèses sur la question

Les thèses concernant les stries du zèbre ne datent certainement pas d’aujourd’hui si bien que les scientifiques sont nombreux à avoir tenté d’expliquer ce phénomène.

Ainsi, pendant longtemps, certains pensaient qu’elles n’étaient qu’une sorte de coup de pouce biologique qui permettrait aux équidés africains de se fondre dans le décor de la savane faite de l’ombre opaque des arbres et des rayons clairs du soleil.

Pour d’autres, elles avaient pour principal but de perturber la vision de leurs prédateurs, et plus particulièrement celle des fauves.

Compte tenu du fait que les zèbres se déplacent généralement en troupeau, les milliers de rayures différentes perçues par les lions pourraient les dissuader de les attaquer, en leur faisant croire notamment qu’ils sont bien plus nombreux qu’ils ne le sont réellement et qu’ils n’ont absolument aucune chance de s’en sortir si jamais ils essayaient de s’en approcher d’un peu trop près.

Enfin, il était également d’usage de croire que les rayures blanches faisaient tout simplement office de régulateur thermique naturel.

Au regard des températures élevées que connaît l’Afrique subsaharienne, un pelage totalement noir n’aurait arrangé en rien la situation, d’où l’importance de ces rayures blanches qui réfléchissent automatiquement la lumière, et la chaleur par la même occasion.

Public Domain, Pexels

Une étude largement probante

Bien que toutes aussi intéressantes que probables, ces hypothèses demeurent purement théoriques, à l’inverse de l’étude anglo-américaine dirigée en 2014 puis confirmée en 2019 et qui démontre qu’en réalité, les rayures si curieuses de nos amis les zèbres sont en fait un moyen d’éloigner les mouches tsé-tsé et autres insectes dangereux qui pourraient porter atteinte à leur santé.

Pour en arriver à cette conclusion qui se veut, avouons-le, beaucoup moins poétique et recherchée que les précédentes, les chercheurs se sont basés sur les recherches du Professeur en écologie évolutionnaire de l’Université de Californie Tim Caro.

En effet, ses travaux prouvent qu’étrangement, les espèces de zèbres qui ont les rayures les plus marquées et contrastées se trouvent toujours dans les régions d’Afrique où les mouches sont les plus virulentes et les plus porteuses de maladies fatales.

Pour en avoir le cœur net, le groupe de scientifiques anglo-américain a procédé à une expérience certes amusante, mais pas moins probante malgré tout.

Caro et al.

Après avoir filmé un troupeau composé d’autant de zèbres que de chevaux, ils ont clairement remarqué que les mouches avaient du mal à se poser sur les zèbres pour les piquer, contrairement aux chevaux qui n’ont malheureusement pas connu le même sort.

C’est alors qu’ils ont décidé de pousser l’analyse encore plus loin, en faisant porter à un cheval trois capes différentes : l’une noire, l’autre blanche et la dernière à motifs zébrés.

Encore une fois, les mouches n’arrivaient pas à atteindre le tissu rayé, tandis qu’elles n’ont eu aucune difficulté à arriver sur les deux autres.

« Cette capacité réduite d’atterrissage sur le pelage du zèbre est peut-être due aux rayures qui perturbent le système visuel des mouches lors de leur approche. Les rayures peuvent éblouir les mouches d’une manière ou d’une autre lorsqu’elles sont suffisamment proches, les empêchant alors de voir avec leurs yeux basse résolution », explique l’auteur principal de ladite étude et chercheur à la Royal Society University de Bristol (Royaume-Uni) Martin How.


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