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Certaines recherches mènent parfois à des résultats que l’on trouve, à vue d’oeil, complètement improbables, mais qui sont pourtant vrais. Si on vous disait que vous avez plus de chance de survivre à une crise cardiaque si votre cardiologue est absent, vous penserez que nous nous sommes trompés dans la formulation de cette phrase, mais c’est bien ce qu’une étude a démontré.

Un abus de chirurgies

Le Dr. Anupam Jena, professeur agrégé Harvard Medical School and Massachusetts General Hospital in Boston, a mené une étude qui avait pour but de dénoncer l’usage abusif des chirurgies, notamment le recours aux stents, des endoprothèses vasculaires.

Le journal britannique Telegraph explique que les cardiologues adoptant ce genre de pratiques étaient ceux qui assistaient aux conférences, notamment le très célèbre Transcatheter Cardiovascular Therapeutics.

Pour cela, le Dr. Jena et son équipe ont analysés les 3153 cas de patients ayant été admis à l’hôpital suite à des crises cardiaques aux États-Unis durant cette conférence, puis les ont comparés aux 31 156 cas ayant été admis en présence de l’élite des cardiologues des hôpitaux.

Ils ont ainsi constaté que 16.5% des patients qui n’avaient pas besoin de stents étaient décédés durant les 30 jours suivant leur hospitalisation lorsque les cardiologues sont en conférence, et 1.5% de plus lorsqu’ils étaient présents.

Robert Yeh, cardiologue et co-auteur de l’étude, explique que lorsqu’un patient est admis à l’hôpital avec une crise cardiaque, il est immédiatement dirigé vers le laboratoire de cathétérisme, où on lui implante un stent afin de maintenir une artère bouchée ouverte.

Il est clair que cela est nécessaire lorsque les médecins ont affaire à une artère bouchée, mais est-ce que ça l’est dans d’autres cas ? La réponse est non, il est en effet possible de gérer cela en administrant un traitement adéquat, sous la surveillance du cardiologue.

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Une décrédibilisation de cardiologues imminents ?

Le Dr. Jena décrit les résultats de cette étude comme étant un paradoxe.

En effet, les conférences sont censées sensibiliser les médecins afin qu’ils améliorent la qualité des soins qu’ils prodiguent. S’ils se concentrent sur une procédure en particulier, ils ne pourront pas développer d’autres compétences cliniques.

Il est évident qu’une révélation comme celle-ci ait fait du bruit. Deepak Bhatt, porte-parole de la American Heart Association, a même déclaré qu’il ne croirait ces résultats que quand il y aura une explication valide à ces derniers, les qualifiant même de coup de hasard.

Christopher Labos, cardiologue et épidémiologiste à la McGill University in Montreal, se dit inquiété par des résultats comme ceux-ci, qui sont des conclusions hâtives tirées de données collectées à d’autres fins.


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