On aurait du mal à le croire, mais les pandas géants ne pèsent que 100 grammes à leur naissance. Ce qui fait une énorme différence avec leurs mères qui sont 900 fois plus massives. En fait, le panda naît rose, aveugle et pas plus grand qu’un bâton de beurre !

Les chercheurs ont, longtemps, été intrigués par cette caractéristique, tout à fait inhabituelle chez les mammifères, exception faite du Kangourou et des échidnés.

Pour en savoir plus, une étude de Duke University a été menée sur les os de 10 espèces d’ours et d’autres animaux. Les résultats ont finalement infirmé certaines théories actuelles sur le sujet.

Voilà en quoi consistait la recherche

La recherche publiée ce mois-ci dans le Journal of Anatomy, a été effectuée par la professeure de biologie, Kathleen Smith et son ancienne étudiante Peishu Li.

Cela consistait à utiliser des images micro-CT de deux bébés pandas nés au Smithsonian’s National Zoo, des Grizzlis nouveaux nés, des ours paresseux, des ours polaires, des chiens et un renard.

Ensuite, des modèles numériques 3D, de l’intérieur osseux de chaque bébé à la naissance, ont été créés, à l’aide de scans.

Les chercheurs se sont, surtout, intéressés au degré d’ossification, au moment de la naissance et à la fusion entre les plaques osseuses du crâne. Ils ont aussi voulu savoir si les dents avaient commencé à se calcifier ou à éclater.

Pandas jumeaux nés de Mei Xiang le 22 août / Pamela Baker-Masson, Smithsonian’s National Zoo.

Des hypothèses remises en question

D’après une ancienne théorie, le poids des bébés pandas est relié au fait que pour cette espèce, la grossesse coïncide avec la période d’hibernation, pendant laquelle les femelles ne mangent pas et ne boivent pas. De ce fait, leur survie ne dépend que de leurs réserves de graisse. Par ailleurs, elles se voient obligées de décomposer leurs muscles pour nourrir le fœtus.

Et comme elles ne peuvent continuer longtemps, ainsi, sans nuire à leur santé, elles donnent naissance à de petits oursons immatures. Les bébés pandas pourront donc se nourrir du lait de leur mère, à l’extérieur de l’utérus.

Cependant, les résultats de l’étude montrent que cette hypothèse est tout à fait impossible, car les chercheurs n’ont trouvé aucune différence dans la croissance osseuse entre les ours en hibernation et ceux qui restent actifs toute l’année.

Certains mettent en cause l’alimentation, exclusivement en bambou, du panda quant à la taille de ses petits, mais les chercheurs pensent que l’apparence embryonnaire de cet animal est due à une anomalie de la grossesse.

Zoo Tierpark, Berlin

Ils expliquent qu’après la fécondation, le futur fœtus flotte dans l’utérus pendant plusieurs mois, dans un état d’animation suspendue, et ne reprend son développement qu’une fois implanté dans la paroi utérine. En plus, leur période de gestation de dure qu’un mois après l’implantation.

N’ayant étudié que les squelettes dans cette recherche, les scientifiques estiment que d’autres organes pourraient en dire plus et apporter de nouvelles données.

D’après Smith, le développement de ces bébés est tout à fait similaire aux autres mammifères ; c’est juste qu’il est interrompu ! Bien entendu, une explication complète n’a toujours pas été apportée, mais cette étude constitue un pas positif pour trouver la réponse.

Le seul regret, c’est qu’en raison du risque d’extinction de cette espèce, on n’aura peut-être pas le temps d’approfondir les recherches dans son  milieu naturel.


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