Certains vestiges de l’Histoire sont jusqu’à nos jours préservés. Mais même si quelques pièces nous paraissent être en bon état, il n’est pas rare de constater des détails quelque peu étranges.

Parmi les plus insolites dans les peintures médiévales, la représentation des bébés avec un visage particulièrement vieux qui leur donne un aspect « moche », ce qui, souvent, caractérise ces œuvres d’art.

Des spécialistes se sont penchés sur la question, et il existe bel et bien une raison derrière ces visages affreux de bébés qui normalement sont plus agréables à regarder.

Le concept de l’homoncule en cause

La raison de tout cela n’est pas le fait que les bébés en ce temps étaient « moches », mais c’est plutôt un problème de représentation qui se basait sur une tendance de l’époque qui voulait qu’ils soient volontairement « vieillis ». À se demander pourquoi…

Lors d’une interview avec Vox, Matthew Averett, Professeur d’Histoire et d’art à l’Université Creighton – qui a édité l’anthologie The Early Modern Child in Art and History – il a été question de ces peintures qui sont aux antipodes de la réalité.

Rama, Wikipédia

Avrett explique que le raisonnement artistique au moyen-âge avait une relation directe avec Jésus, avec une prédominance des églises qui étaient les organismes les plus riches à cette époque. C’est principalement elles qui commandaient la plupart des portraits, et imposaient aux artistes de fournir des images de bébés vieillis à l’image du Christ.

Les artistes médiévaux ont alors adopté le concept d’homoncule, qui signifie en latin « petit homme ». À savoir qu’en ces temps-là, la croyance populaire voyait l’Enfant Jésus comme un être créé parfaitement et formé au visage inchangé depuis sa naissance.

La plupart des représentations sont donc des illustrations du petit Jésus, un modèle homonculaire qui s’est généralisé. Averett affirme que les artistes avaient « un manque d’intérêt pour le naturalisme, et se tournaient davantage vers des conventions expressionnistes ».

Un changement à la renaissance

La renaissance a commencé vers le 14e siècle, emportant avec elle la suprématie religieuse et les principes qui régissaient l’art jusque-là. Elle a commencé à Florence en Italie, avant de se propager petit à petit dans les différents pays du monde, entraînant avec elle un changement graduel des principes et des traditions.

C’est alors que les visages hideux des bébés ont commencé à être remplacés par de véritables portraits d’enfants joufflues plus proches de la réalité.

Domaine public.

La raison derrière ce changement était que des populations comme celle de Florence devenaient plus riches, et pouvaient elles aussi se payer des œuvres artistiques. Les gens se sont alors mis à commander des portraits de leurs chers enfants, loin de l’image vieillie des homoncules qui existaient avant.

Autre point important, qui est qu’à la renaissance, on s’est basé sur les classiques de l’art et inspiré de l’art grec et romain, avec un principe fort de réalisme avec des normes dans les fresques. C’est ainsi qu’on a pu voir une toute nouvelle façon de peindre ces enfants, avec un visage angélique.

La représentation des bébés a ainsi perduré à travers le temps jusqu’à notre époque, avec des images d’enfants bien proportionnés qui donnent envie de les contempler au lieu de détourner le regard.


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