Shifaaz shamoon/Unsplash

Comme l’a si bien exprimé l’écrivain anglais du 18e siècle Samuel Taylor Coleridge dans son poème « La complainte du vieux marin », les océans peuvent être décrits comme étant « de l’eau, de l’eau, partout de l’eau, et pas une seule goutte à boire ».

Et pour avoir tous bu la tasse par inadvertance au moins une fois dans notre vie pendant nos vacances d’été, nous savons combien cela peut être désagréable.

Alors qu’il existe quelques étendues d’eau telles que les lacs, les mares, certaines mers et rivières qui se veulent parfaitement douces, nous sommes en droit de nous demander ce qui rend les océans aussi salés…

Un constat que l’on ne peut évidemment pas nier

D’après la communauté scientifique, notre planète est composée de 70 % d’eau, et pas moins de 97 % de celle-ci se veut (très) salée.

Pour avoir un ordre d’idée, chaque litre d’eau qui se trouve dans nos océans et nos mers contient 35 grammes de sel, en moyenne.

À titre d’exemple, l’océan Antarctique renferme 34,7 grammes de sel par litre, les océans Atlantique et Indien environ 36,5, et il faut en compter 39,8 pour la mer Rouge.

Quant à la Mer morte, ce chiffre avoisine les 275 grammes par litre, et ce sans même parler du lac Rose du Sénégal qui en comporte 380

D’une manière plus générale, il existe près de 49 millions de milliards de tonnes de sel dans l’eau de tous nos océans.

Un groupe de paludiers en Thaïlande.
Wikipedia Commons

Pour ainsi dire, si l’on décidait de transformer cette impressionnante quantité de sel en cristaux, on pourrait alors construire avec une couche de 166 mètres d’épaisseur tout autour de la Terre !

Plus surprenant encore, il s’avère que chaque année, 2 milliards de tonnes d’ions de sodium (ceux utilisés pour fabriquer le sel de table), de calcium, de magnésium et de potassium (qui sont tout aussi salés) sont déversées naturellement dans nos eaux.

Un phénomène cependant expliqué par les scientifiques

Bien que constaté par tous et depuis toujours, ce phénomène est resté un véritable mystère pour la communauté scientifique pendant plusieurs siècles.

Aujourd’hui, nous savons qu’il s’est développé il y a un peu plus de 4 milliards d’années, alors que notre planète était encore toute jeune.

De ce fait, la salinité des océans tire son origine des innombrables volcans actifs qui peuplaient la Terre durant ses toutes premières heures d’existence.

Pendant qu’ils libéraient de la vapeur d’eau et divers gaz (dont du dioxyde de carbone, du soufre et du chlore), les pluies qui se sont formées (puis qui se sont écoulées par la suite) sont devenues particulièrement acides.

Formation de sel (vue d’un hélicoptère/mer Morte).
Wikipedia Commons

Une fois arrivées sur la surface de notre planète, ces pluies ont emporté avec elles les métaux alcalins qui se trouvent dans nos roches tels que le sodium, le magnésium, le calcium ou le potassium, avant de se regrouper, petit à petit, en océans.

D’ailleurs, aujourd’hui encore, même si les pluies se veulent beaucoup moins acides et que la majorité des volcans sont endormis, voire éteints, elles continuent malgré tout à éroder les roches présentes sur la terre ferme et à leur voler littéralement leurs sels et minéraux avant de s’écouler dans nos eaux.

Au regard de ces informations, nous pourrions certes être amenés à nous demander comment il se fait que ces eaux ne deviennent pas toujours un peu plus salées au fil du temps, surtout lorsque l’on sait que ce phénomène se perpétue depuis 4 milliards d’années, mais il faut savoir que l’apport en sel annuel est aussi grand que la perte.

En effet, ce dernier est constamment réabsorbé par les roches (puis repris par les pluies et ainsi de suite), mais également par la faune marine qui s’en alimente.

De plus, du fait de la sédimentation, le sel, dont la masse est plus importante que celle de l’eau, aura naturellement tendance à se déposer au fond des océans sous l’effet de la gravité.


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