Tete de femme floue, en dessus tête d'un homme.
Pat David/Flickr

À moins que les alchimistes ne parviennent enfin à fabriquer une pierre philosophale, l’Homme continuera à vieillir et à s’éteindre.

Mais tout n’est pas si sinistre, et concernant le déclin de la santé que l’on associe presque toujours au processus de vieillissement – à travers maints et maints stéréotypes péjoratifs –, il se pourrait bien qu’en réalité nous puissions l’éviter.

Selon d’audacieuses recherches, nos attitudes vis-à-vis du vieillissement exerceraient une influence non négligeable sur notre santé physique, et ce, même s’il peut sembler ridicule à première vue qu’un simple changement d’état d’esprit puisse sérieusement réduire les risques que des personnes âgées souffrent de multiples maladies chroniques.

Dans les années 60, le gérontologue Robert Butler a inventé le concept d’« âgisme » — discrimination à l’égard des personnes âgées, assimilable au racisme et au sexisme — et la façon dont ces attitudes intériorisées à propos du vieillissement nous affectent physiquement est aujourd’hui au centre d’un domaine en croissance de la psychologie sociale, appelé « études corps-esprit ».

Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé devrait bientôt publier les résultats d’une enquête mondiale sur l’âgisme qui traitera de la manière de combattre les préjugés et les innombrables façons par lesquelles les attitudes âgistes peuvent affecter la santé et le bien-être des personnes âgées.

Pixabay

Selon certaines études, l’une des techniques psychologiques proposées — censée pouvoir réellement améliorer la santé physique et les performances mentales des personnes âgées —, est celle de l’« amorçage subliminal ».

Cette dernière approche pourrait être présentée par le cas de Robin Marantz Henig, écrivaine scientifique primée et auteure pour le New York Times Magazine, fascinée depuis toujours par le vieillissement et les attitudes sociales et dont le premier livre — écrit à l’âge de 27 ans —, s’intitule : « The Myth of Senility ».

Ayant maintenant deux petites-filles, Henig s’est mise à penser à la manière dont les femmes âgées sont perçues sous un angle différent. « À l’intérieur, nous sommes comme avant », nous dit-elle. Mais à l’extérieur, « vous devenez le personnage auquel vous avez résisté pendant si longtemps… cette image négative terrible ».

Et l’impact va bien au-delà de la perception de soi. ProPublica et l’Urban Institute ont signalé en fin 2018 que plus de la moitié des travailleurs de plus de 50 ans avaient été licenciés avant d’avoir choisi de prendre leur retraite.

Les conséquences financières peuvent être dévastatrices, mais cela se produit plus de 50 ans après que la discrimination dans l’emploi liée à l’âge soit devenue illégale aux États-Unis.

La technique subliminale utilisée par les chercheurs pour modifier la perception du vieillissement chez les individus reste controversée, et les avantages des études citées sont modestes.

Mais Henig dit que savoir qu’il est possible de contrer ce qui semble souvent inévitable l’aidera à mieux gérer son propre vieillissement.

Elle suit maintenant l’avance de Lauren Carstensen au Centre for Longevity de Stanford : « Quand mes genoux me font mal », dit Henig, « j’essaie vraiment de tout faire pour le réparer plutôt que de vivre avec ».


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