Claire Simonin/Ar Viltansou

Véritable star de la bande dessinée, Garfield a été créé en 1978 par Jim Davis.

Le gros matou orange, amateur de lasagnes et de siestes interminables, est vite devenu un personnage adoré par des millions d’enfants. Et comme pour toutes les sagas à succès, Garfield n’a pas échappé à la création de multiples produits dérivés. Parmi eux, on retrouve un téléphone prenant la forme du célèbre chat, qui s’est beaucoup vendu à travers le monde, mais qui a aussi causé un sacré problème écologique…

Plus de 30 ans de mystère

Depuis les années 1980, les éléments orange vif d’un téléphone Garfield ont constamment été retrouvés sur la côte Iroise de la Bretagne, en France. Personne ne savait d’où ils venaient, et les locaux n’avaient d’autre choix que de continuer à collecter des morceaux du fameux gros chat pendant 35 ans. Ils ont récupéré des pattes, des câbles pour casque et même des têtes de Garfield avec son légendaire sourire narquois.

La semaine dernière (mars 2019), des bénévoles du nettoyage des plages ont résolu le mystère : la source des téléphones Garfield était un conteneur d’expédition perdu depuis fort longtemps et niché dans une grotte rocheuse.

Fabien Boileau, Directeur du parc naturel marin d’Iroise, a déclaré au site d’information FranceInfo : « ces déchets ont plus de 30 ans et nous en trouvons toujours des morceaux. ». Il précise que ces jouets perdus sont un exemple de débris de plastique qui ne se décomposent jamais complètement et qui contribuent à la pollution des océans.

La longévité dérangeante de ces pièces en plastique, dont certaines sont presque neuves, a fait que les téléphones Garfield deviennent un symbole local de la catastrophe écologique marine.

Ce mystère a gagné en notoriété au niveau national après que des journalistes de FranceInfo eurent rendu compte de l’affaire dans le cadre d’une campagne intitulée Alerte Pollution.

Un problème écologique majeur

Après avoir vu la couverture médiatique récente de cette histoire, un homme de la région, René Morvan, a contacté des membres du groupe antidéchets Ar Viltansoù, et les a dirigés vers une grotte en bord de mer sur la côte.

À l’époque où Morvan n’avait que 19 ou 20 ans dans les années 1980, une forte tempête a frappé la Bretagne. On pense que celle-ci a immobilisé un navire, délogeant un conteneur rempli de téléphones Garfield, qui s’est ensuite retrouvé coincé dans la grotte, comme une épave de navire fracturée. Du moins, c’est ce que Morvan et ses frères ont découvert lorsqu’ils se sont aventurés dans cet endroit il y a plusieurs décennies.

Selon l’Organisation maritime internationale, une agence des Nations Unies, près de 148 millions de conteneurs sont envoyés chaque année par la mer. Parmi eux, plus de 1 500 sont perdus en moyenne, la plupart suite à des accidents causés par le chavirement ou l’échouement d’un bateau ou quand il y a navigation en mer agitée, selon une enquête du World Shipping Council.

Rien qu’en 2014, un seul et même accident a occasionné la disparition de plus de 500 conteneurs transportés par un navire de Maersk lors d’une tempête dans le golfe de Gascogne. Fort heureusement, la plupart d’entre eux étaient vides et aucun ne contenait de matières dangereuses.

« Il y a un sentiment de désolation et de tristesse, car nous pouvons voir la pollution que cela engendre pour la faune et la flore marines », conclut la Présidente d’Ar Viltansoù, Claire Simonin-Le Meur.

 


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